"Si je reviens sans médaille, je serais déçue", lâche Sandrine Lagrée, 50 ans, ex-footballeuse de Ligue 1 au Mans et fondue de sports. À Newcastle, elle participera à ses deuxièmes Jeux mondiaux après Malaga en Espagne (2017) d'où elle avait ramené une médaille d'or en 3000 mètres marche. Autant pour remercier "tous ceux qui donnent" que par goût de la compétition. Réunis cette semaine au CHU d'Angers où ils sont suivis, les trois sportifs quinquagénaires vont profiter de la compétition pour promouvoir le don d'organe et "montrer qu'il y a une vie après la maladie", explique Olivier Bonnin, ancien chef d'entreprise, qui participera à l'événement pour la première fois. "J'ai découvert l'existence de ces jeux via un article de presse il y a deux ans. Je me suis dit que c'était pour moi", lance ce père de deux enfants, aujourd'hui en rémission d'un lymphome au poumon, diagnostiqué en 2012. "J'ai d'abord été traité au Mans en chimio et radiothérapie mais aucun traitement ne s'est révélé efficace. En 2014, j'ai pu bénéficier d'une double greffe de moelle osseuse mais elle a échoué", raconte Olivier. Le salut viendra fin 2016, d'un neveu "compatible à 50 %" et d'un traitement immunomodulateur "qui a permis de contrôler la maladie et de réaliser la greffe dans de meilleures conditions". Une réussite, cette fois-ci. Et un immense soulagement pour le patient et ses proches. 'Le jour à j'ai rejouté, ça a été un bonheur extraordinaire" S'il a dû céder son entreprise à ses salariés – "la greffe présentait trop d'inconnues" –, renoncer à la course d'endurance et à toute activité trop intense, Olivier s'est mis au golf et au bowling, les deux disciplines sur lesquelles il est engagé aux Jeux mondiaux. "Le jour où j'ai rejoué, ça a été un bonheur extraordinaire. Les Jeux Mondiaux, c'est pouvoir dire 'j'existe encore' et rencontrer des gens qui ont vécu la même chose", s'enthousiasme-t-il, ému de préciser que sa fille aînée "s'est inscrite d'elle-même sur le fichier des donneurs de moelle". Sandrine, fonctionnaire territoriale, greffée elle-aussi de moelle osseuse après douze années à traiter son cancer du sang en "chimio par voie orale", s'alignera sur cinq disciplines : tennis, squash, 3000 mètres marche, 200 mètres et pétanque. Un modèle pour les patients du service hématologie du CHU d'Angers, où s'affiche son portrait. "On est très fiers d'eux. Car ici, ils passent par des épreuves physiques et morales telles qu'il faut d'énormes efforts pour les surmonter", indique le Dr Sylvie François, l'une des praticiennes du service. "L'année qui suit la transplantation de moelle est très difficile et contraignante car la perte musculaire est grande. Passé ce cap, la pratique sportive est liée au choix du patient et à ses possibilités", continue le médecin, en préconisant "une réadaptation la plus précoce possible". Thierry Galland, 55 ans, a repris le tennis de table trois mois après sa deuxième greffe du rein. C'était en 2003. Et la fin d'un long tunnel pour ce technicien agroalimentaire qui raconte comment, sept ans plus tôt, une simple prise de sang "pour une crise de goutte" a chamboulé sa vie au rythme de "trois dialyses de quatre heures chaque semaine". Médaillé à Göteborg (Suède) en 2011, à Mar del Plata (Argentine) en 2015 puis de nouveau à Malaga il y a deux ans, il ne voudrait rater pour rien au monde les prochains Jeux mondiaux, "nos JO à nous". Comme pour célébrer sa chance d'être encore là. "Mes enfants avaient 3 et 5 ans quand ça m'est arrivé. Je vais être grand-père au mois de septembre grâce à quelqu'un que je ne connais pas et à qui je dis merci chaque jour", confie-t-il.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus