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"Le secteur 2 augmente le renoncement aux soins" : les enseignants de médecine générale s'opposent à l'assistanat territorial

Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg) s'est opposé, ce mardi 14 janvier, à la réduction de la durée des études de médecine et à la création d'un statut d'assistant territorial.

14/01/2025 Par Chloé Subileau
Rémunération
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Il entend être "être force de propositions" pour cette année 2025. A l'occasion de ses vœux, le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg) a rappelé son opposition à la régulation à l'installation des praticiens et au raccourcissement des études médicales. "L'accès aux soins est en passe de devenir la première préoccupation des Français. Cet enjeu sociétal dépasse largement les clivages politiques. Ce n'est ni la coercition, ni le raccourcissement des études de médecine qui permettront de relever [ce] défi", a écrit le syndicat dans un communiqué, diffusé ce mardi 14 janvier.

Le 8 janvier dernier, le doyen honoraire de la faculté de médecine de Lille, le Pr Didier Gosset, a proposé, lors d'une conférence de presse de l'Académie de chirurgie, de réduire de deux ans les études de médecine ; une solution nécessaire, selon lui, pour former entre 17 000 et 20 000 praticiens supplémentaires.

Cette idée a été balayée ce mardi par le Snemg. Tout comme celle invitant à la création d'un statut d'assistant territorial, pendant de l'assistant des hôpitaux, à l'issue de l'internat. Avancée par l'Ordre des médecins, la Conférence des doyens de médecine et plusieurs organisations étudiantes*, cette mesure est présentée comme une contreproposition à la coercition. Elle doit permettre aux jeunes médecins volontaires de s'implanter dans les territoires, et de bénéficier en contrepartie de différents avantages.

L'ouverture du secteur 2 à ces praticiens est une option, à laquelle s'oppose fermement le Snemg. "Quant au secteur 2 comme réponse aux déserts médicaux, plusieurs études montrent qu'il augmente le renoncement aux soins", insiste le syndicat.

"Grâce aux 89% des praticiens agrées maîtres de stage des universités (PAMSU) installés en zones sous dotées, la maitrise de stage constitue le levier majeur pour améliorer l'accès aux soins dans les territoires", estime l'organisation.

Enfin, "avec près de 14 000 PAMSU, qui représente[nt] un quart des médecins généralistes installés, la mise en place de [la] quatrième année [d'internat de médecine générale] est à notre portée", soutient le Snemg. Face au retard de mise en place de cette réforme, les internes de médecine générale appellent eux à la grève le 29 janvier prochain et exigent le report de cette quatrième année.

Le Snemg, de son côté, enjoint les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur à traiter "en priorité les modalités de mise en place" de cette réforme, en s'appuyant notamment "sur le deuxième rapport de la mission ministérielle remis au ministre de la Santé au printemps dernier". "Nous réaffirmons que la mise en place de cette réforme est un déterminant majeur dans l'amélioration de l'accès aux soins et l'attractivité de notre profession".

"Le Snemg veillera, aux côtés des organisations étudiantes, que cette réforme soit accompagnée, comme promis par les ministères précédents, de moyens humains supplémentaires tant sur le nombre de postes d'enseignants dans les facultés que sur le nombre de postes administratifs", conclut le syndicat.

*'L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) et l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) s'y sont associées. L'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) s'oppose, elle, à cette proposition. 

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Michel Rivoal

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