Les résultats de l'étude HomoGEN, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de cette semaine, montre que les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) ayant déclaré leur orientation à leur médecin traitant sont plus souvent dépistés et se voient plus souvent proposer la vaccination contre l'hépatite A. C'est la conclusion de l'étude HomoGEN, conduite par une équipe d'infectiologues de mai 2016 à mars 2017 auprès de la communauté homosexuelle. Chez les 1879 participants, s'identifiant comme des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH), 87 % avaient un médecin traitant et plus de la moitié (58 %) avaient déclaré leur orientation sexuelle à celui-ci. Le "coming out" vis-à-vis du médecin avait eu lieu dans 90 % des cas à l'initiative du patient, parfois même (4 fois sur 10) lors de la première consultation. Un choix que la plupart n'ont pas eu à regretter : dans l'immense majorité des cas, la relation en sortait inchangée (84 %) ou améliorée (14 %). Seuls 2 % des participants concernés ont estimé que cet aveu avait dégradé la relation avec leur médecin. À l'analyse, les facteurs les plus souvent associés au fait de révéler son orientation homosexuelle étaient un âge plus élevé (40 ans en moyenne contre 34 ans pour les autres), le fait d'habiter en Île-de-France, d'être en couple, à l'aise avec son orientation sexuelle, de l'avoir mentionnée aux amis et aux collègues, de ne pas souffrir de son orientation et d'avoir eu plus de 10 partenaires dans le semestre précédent. Les patients ouvertement HSH mieux pris en charge Les HSH sont une population à risque en infectiologie, qui font l'objet de recommandations spécifiques pour la vaccination (VHA, VHB, HPV), le dépistage des IST (syphilis, gonococcies, infection rectale à chlamydia) et le prophylaxie pré-exposition (PrEP) dans le VIH. Le médecin traitant a donc un rôle central à jouer dans la prévention et le dépistage. Les patients transparents sur leur orientation sexuelle avaient d'ailleurs des taux de prise en charge supérieurs pour l'information et le dépistage des IST, le taux de consultation médecin traitant en cas de problème sexuel et la vaccination contre l'hépatite A. "Ce travail suggère que le médecin devrait prendre l'initiative d'aborder le sujet de l'orientation sexuelle avec son patient si celui-ci ne le fait pas de lui-même", concluent les auteurs. (Des facteurs de confusion peuvent néanmoins exister.)
Un questionnement dont ils reconnaissent le caractère sensible mais qui, estiment-ils, est légitime "dans une perspective de médecine préventive". Ils conseillent d'aborder le sujet à partir de questions "d'ouverture" – "Avez-vous actuellement une activité sexuelle ?", "Êtes-vous satisfait de votre vie sexuelle ?", etc. –, afin de rester neutre et d'éviter de braquer un patient sensible.
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