Obligation de garde et régulation de l'installation : les Français veulent serrer la vis aux médecins libéraux
En amont du grand oral de la santé organisé ce jeudi 17 mars par la FHF et 55 organisations du secteur sanitaire et médico-social, qu'Egora suivra en direct, le Journal du dimanche (JDD) publie les résultats d'un sondage mené auprès d'un échantillon de 1001 personnes représentatives de la population française. Premier enseignement : 76% des répondants jugent que le système de santé est "fragilisé", voire en "détresse". Ils se montrent en particulier inquiets de la pénurie de soignants (91%), de la difficulté à accompagner les ainés en situation de dépendance (90%) et de la situation des hôpitaux publics (89%).
Face à ce constat, 7 Français sur 10 pensent que les questions de santé ne sont pas assez évoquées par les candidats à la présidentielle. Interrogés sur la confiance qu'il place en chacun des 12 hommes et femmes politiques briguant les suffrages pour répondre aux enjeux du système de santé, les Français placent Marine Le Pen en tête (31% lui font confiance), devant Emmanuel Macron (29%). Viennent ensuite Jean-Luc Mélenchon et Valérie Pécresse, à égalité (25% chacun), et Eric Zemmour (22%). Le fait qu'aucun candidat n'atteigne la majorité est pour Frédéric Dabi, directeur général de l'Institut Ipsos, le révélateur d'un "désenchantement global". "Ça montre que le sujet central de la santé est insuffisamment abordé par les candidats", confirme-t-il au JDD.
Les Français interrogés attendent notamment des candidats qu'ils s'engagent à recruter des professionnels de santé (89% jugent cette proposition déterminante dans leur choix), à investir dans l'accompagnement des personnes âgées (85%), à revaloriser les salaires des soignants (82%), à réduire les inégalités d'accès aux soins entre les territoires (81%) ou encore à accroître la part des remboursements pris en charge par l'Assurance maladie (77%).
Ils sont par ailleurs 79% à appeler au rétablissement de l'obligation de garde des médecins libéraux et 56% à se prononcer en faveur d'une régulation de l'installation de ces derniers pour lutter contre les déserts médicaux. "Pour gérer la pénurie médicale, il faut changer de période et revoir l'équilibre entre les droits et les responsabilités de chacun, mieux partager les tâches entre le public et le privé, bousculer les conservatismes", commente Frédéric Valletoux, président de la FHF. Ce jeudi, les candidats à la présidentielle seront sur le grill… et les médecins libéraux aussi.
[avec Le Journal du dimanche]
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