"Jamais la psychiatrie publique n'a été aussi méprisée et maltraitée" : mobilisation le 24 juin

22/06/2021 Par Aveline Marques
Spécialistes
Le secteur, qui souffre d'un manque de moyens et de personnels, déplore le report des Assises de la santé mentale et le psychiatrie. Les syndicats appellent à la grève, jeudi 24 juin, pour un "plan de sauvetage de la psychiatrie publique". 

Annoncées par Emmanuel Macron, les Assises de la santé mentale, qui devaient se tenir "avant l'été" représentaient pour le secteur de la psychiatrie publique "une perspective de mobilisation des pouvoirs publics en faveur de la discipline et un espoir d’investissements à la hauteur de ses besoins". Raté. La semaine dernière, le ministère a annoncé leur report à "septembre prochain". 

C'est la douche froide pour les syndicats, qui ne cessent d'alerter sur la "situation dramatique" dans laquelle se trouve la psychiatrie publique : "Sous financement chronique, suppression constante et non compensée de lits, fermeture des structures ambulatoires, poids exponentiel des tâches administratives, dérive technocratique et sécuritaire des soins sans consentement, baisse continue de l’attractivité (près de 20% des postes d’internes en psychiatrie non pourvus) conjuguée à la crise démographique médicale sans précédent (30% des postes de PH non pourvus) rendent de plus en plus difficile l’organisation et l’offre des soins", soulignent quatre organisations syndicales* dans un communiqué du 21 juin, appelant à la mobilisation. "Jamais la psychiatrie publique n’a été aussi méprisée et maltraitée. Jamais le dialogue social n’a été aussi inexistant", lâchent-ils. 

"Dans ce climat", le vote dans la Loi de financement de la Sécurité sociale 2021 d'un article réglementant les mesures d'isolement et de contention "a mis le feu aux poudres". Il limite en effet à 12 heures (renouvelables dans la limite de 48 heures) une mesure d'isolement et à 6 heures (renouvelables dans la limite de 24 heures) une mesure de contention. Au-delà, le médecin doit obligatoirement informer le juge des libertés et de la détention. Un cadre lourd à appliquer et qui ne règle pas le fond du problème : le manque de moyens. Retoqué par le Conseil constitutionnel, qui réclame un vrai contrôle du juge, l'article doit être retravaillé d'ici à la fin de l'année. 

En attendant, les syndicats entendent mobiliser le secteur ce jeudi 24 juin au travers d'une grève "là où la situation le permet", d'"actions unitaires" et autres assemblées générales. Objectif : obtenir "sans délai" un "plan de sauvetage de la psychiatrie publique". 

 

*USP, SPH, SPED, IDEPP 

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
24 débatteurs en ligne24 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17