Après un été tendu à la régulation de la permanence des soins en Mayenne, département où il exerce et où les médecins ont pu avoir à gérer 40 appels en une heure sur certaines périodes, le Dr Luc Duquesnel a été menacé de mort par un patient ivre. “Dans une de mes gardes de régulation le week-end dernier, je faisais 8h-20h et on a eu 300 appels la journée. Un individu, ivre, appelle pour qu’on envoie une ambulance pour un second individu qui était avec lui, ivre également. Ce n’était pas justifié, j’ai donc refusé. Non satisfait de la réponse, il m’a menacé de mort à deux reprises. Au total, il a appelé quatre fois”, raconte à Egora le président de Les Généralistes-CSMF. “Mais ce n’est pas la première fois que ça arrive”, relativise-t-il. Des menaces comme celles-ci, cela arrive souvent, en particulier dans le quotidien des médecins généralistes. “Je vous rappelle qu’on observe +23% des violences contre les praticiens en 10 ans selon les chiffres de l’Ordre… et cela ne prend pas en compte tous ceux qui en ont subi et ne l’ont pas signalé”. “Dans ce cas par exemple, je n’ai pas eu le temps d’aller porter plainte. J’avais des consultations au cabinet après ma garde, j’y suis allé car mes patients attendaient. C’est pareil pour beaucoup de mes confrères”, poursuit le syndicaliste.
Pour lutter contre ce phénomène de violence, qui s'accroît ces dernières années, le Dr Luc Duquesnel assure qu’il faut “en parler”. “La condamnation de l’individu qui a agressé un médecin de SOS Médecins à Mulhouse avec un fusil à cinq ans de prison ferme est exemplaire”, soulève-t-il. Le président de Les Généralistes-CSMF défend enfin la responsabilité des médecins régulateurs face à des patients jugés potentiellement dangereux. “Quand on est régulateur, on est protégés par le téléphone et nous ne sommes pas en face du patient. Quelque part, nous ne sommes pas les plus mal lotis. Par contre, on a la responsabilité de ne pas envoyer les médecins effecteurs dans des endroits où ils peuvent se faire agresser. C’est notre rôle, en tant que médecin régulateur, de percevoir qu’un patient est violent, ivre et de ne pas y envoyer de confrère”, assume-t-il, rappelant au passage qu’une agression pouvait arrêter la permanence des soins.
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