"C'est terrible. Cela signifie qu'on entre dans une forme de dictature qui dit : 'Vous n'avez pas le droit de penser, votre conscience doit être éteinte'", affirme-t-il dans une interview au Parisien dimanche. Les sénateurs socialistes ont déposé vendredi, journée mondiale pour le droit à l'avortement, une proposition de loi afin de supprimer cette clause de conscience, estimant que cette dernière "est aujourd'hui le symbole d'un pouvoir médical qui s'arroge le droit de contester la loi et continue de se mobiliser pour contrôler le corps des femmes". A la question de savoir s'il a déjà utilisé cette clause, lorsqu'il était médecin, Mgr Aupetit répond : "Oui, bien sûr, j'ai expliqué à la patiente : 'Moi, en conscience, je ne peux pas'. Le médecin est libre, c'est capital. Cela s'appelle la relation médecin-malade. Sinon, c'est une prestation de service", explique-t-il.
"La liberté de conscience est le droit le plus fondamental de toute société. Une société qui l'annihile, ça s'appelle une dictature. L'objection de conscience fait partie du droit médical et elle est intouchable. Ce droit doit être absolument préservé, je peux vous dire que les médecins vont réagir durement si on y touche", prévient-il. L'archevêque a dit soutenir "dans son expression" le président du syndicat de gynécologue Syngof, qui a assimilé l'IVG à un "homicide", des propos "fermement" condamnés par le Gouvernement. Sur la question de la PMA, Mgr Aupetit rappelle son opposition, à l'instar de la position de la Conférence des évêques. Il "appelle les catholiques à se mobiliser par une parole", expliquant que "la question d'une manifestation dans la rue appartient aux citoyens, pas aux évêques". "Ce n'est pas à nous d'en organiser et nous ne le ferons pas."
[Avec AFP]
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