Les infirmières sont en colère. Elles se sentent oubliées de la refondation du système de santé actuellement en marche et elles n'ont pas vu dans la réforme "Ma santé 2022" les mesures structurelles permettant de faire face au défi du vieillissement de la population et de l'explosion des maladies chroniques qu'elles côtoient déjà tous les jours. Elles estiment que leurs compétences sont sous-exploitées et que les réponses apportées par le Gouvernement sont "inadaptées". "Les 4000 'assistants médicaux', qui pourraient être des aides-soignants, couteront 200 millions par an à la collectivité. Il aurait été plus cohérent de consacrer cet argent à créer des postes en Ehpad, lieu où les conditions de travail sont exécrables, plutôt que de présenter également cette mesure comme une possible évolution de carrière pour ces professionnelles, dont un nombre infime profitera", fait valoir le collectif de 16 fédérations. Alors que la négociation d'une convention avec la Cnam semble dans l'impasse, les infirmières assurent que l'Assurance maladie refuse d'entériner de mesures qui, à leurs yeux, permettraient de réussir le virage ambulatoire. Parmi les revendications brandies dans le cadre du mouvement du 20 novembre, figurent l'intégration de la profession dans un processus d'universitarisation allant de la licence au doctorat, une reprise concrète de la réingénierie des spécialités et une demande de moyens permettant de "combattre l'engorgement des services d'urgences et qui favorisent le maintien à domicile des patients, conditions essentielles à la reprise de négociations conventionnelles sereines". Interrogé par les sénateurs de la Commission des Affaires sociales au sujet de la place des infirmières dans la réforme, le directeur général de la Cnam, Nicolas Revel, a répondu que le Gouvernement n'oubliait pas les infirmières. Dans un cadre d'"articulation étroite avec le médecin traitant et de délégation de tâches", a-t-il répondu, les infirmières en pratique avancée pourraient bénéficier d'une "montée en compétences dans le suivi des patients chroniques" permettant dans des forme" d'exercice coordonné", par une "protocolisation", de "suivre plus de patients". Par ailleurs, le directeur général a informé qu'un "travail sur les compétences" ainsi qu'une "réflexion sur les actes techniques", était en cours qui permettrait aux infirmières d'accéder à "une nomenclature élargie".
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