Généralisation de l’accès direct, prescription élargie… Les propositions de l’Ordre des kinés pour la présidentielle

08/03/2022 Par Pauline Machard
Paramédicaux
A un mois de l’élection du nouveau locataire de l’Elysée, le Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK) présente ses propositions pour l’avenir du système de santé. Celles-ci ont d’ores et déjà été adressées aux candidats.  

Cinq grandes priorités pour le système de santé de demain émergent de la concertation menée par le Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes : faciliter l’accès aux soins, pour tous et partout sur le territoire ; s’appuyer sur les 100.000 kinésithérapeutes, acteurs majeurs de la prévention ; soutenir le déploiement du numérique ; améliorer les conditions d’exercice ; promouvoir les pratiques basées sur la science. Chaque axe est décliné en plusieurs propositions.  

Pour faciliter l’accès aux soins, l’Ordre propose par exemple de “généraliser l’accès direct à la kinésithérapie”, son expérimentation ayant déjà été introduite dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale par le législateur. Pour le CNOMK, cela “permettra aux Français d’accéder à des soins de qualité et de proximité, et de faire gagner du temps au patient et faciliter son parcours de soins ; dégager du temps médical ; renforcer la complémentarité entre soignants”. L’Ordre prévient que le bon fonctionnement de cette généralisation de l’accès direct aux kinés suppose également la généralisation de la réalisation et transmission de bilans kinésithérapiques et de comptes-rendus de soins au médecin traitant.  

Le CNOMK propose aussi d’élargir la capacité de prescription des kinés, “notamment en matière d’imagerie, d’antalgiques, de bons de transport, ou encore d’arrêts de travail”. Et ce afin de “fluidifier le parcours de soins du patient, tout en libérant et économisant du temps médical”. Parmi les mesures avancées, figure également la mise en place d’une permanence des soins en kinésithérapie dans le cadre de l’urgence”, qui “permettra plus particulièrement de recevoir les patients souffrant d’encombrement respiratoire ou de troubles musculo-squelettiques”. Mais l’Ordre précise que celle-ci “n’aura de sens que si les patients ont un accès direct à la kinésithérapie et dans le cadre d’un élargissement de la capacité de prescription du kinésithérapeute”.  

Autre mesure phare : afin que les Français puissent bénéficier de davantage de prévention, l’Ordre insiste sur la nécessité d’inscrire des actes de prévention réalisés par les kinés dans la nomenclature générale des actes professionnels. Il propose de mettre en place des bilans et des dépistages ciblés tout au long de la vie : dépistage de certains facteurs de risque chez les écoliers, collégiens, lycéens ; bilans réguliers dans le cadre de la santé au travail ; bilans de dépistage tous les deux ans du risque de perte d’autonomie, de mobilité et du risque de chute à partir de 55 ans ; mesure du souffle pour dépister tôt les BPCO chez les fumeurs.  

 
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