Il conseillait des jeûnes à ses patients cancéreux : un an de prison ferme requis contre un naturopathe
Un naturopathe de 44 ans, qui officiait à Paris et Cachan, comparaissait ce vendredi 10 septembre devant le tribunal de Paris pour exercice illégal de la médecine et usurpation d’un titre, l’homme se présentant sur ses réseaux sociaux en tant que “biochimiste, médecin chercheur, titulaire d’un doctorat en biologie moléculaire”, alors qu’il n’a jamais figuré au tableau de l’Ordre, relate Le Parisien. Il avait conseillé des jeûnes et des purges à des personnes atteintes de cancers.
L’enquête sur ses activités avait débuté en 2019 après le décès d’un client, atteint d’un cancer des testicules. Il est reproché au naturopathe d’avoir empêché le quadragénaire malade de suivre une chimiothérapie, lui indiquant à la place de “vidanger [son] système lymphatique sérieusement”.
Une nouvelle plainte a été déposée ces derniers jours : une deuxième famille vient de porter plainte après la mort de leur fille, quadragénaire, décédée d’un cancer du col de l’utérus. Les parents ont confié au Parisien que “lorsqu’on lui a diagnostiqué sa maladie, il n’était pas trop tard, les médecins étaient confiants”, mais que leur fille s’était “laissée envoûter par ce gourou, qui affirmait pouvoir la guérir en la faisant jeûner et boire des jus infects pour se purger. Et elle ne devait surtout pas suivre de chimiothérapie”.
Bientôt poursuivi pour homicide involontaire ?
Me Manuel Abitbol, l’avocat des deux familles, a annoncé son intention de poursuivre le naturopathe également pour homicide involontaire. “Nous avons suffisamment d’éléments en notre possession prouvant que les conseils de ce naturopathe ont causé la mort de mon client [celui de la première plainte, NDLR], a-t-il déclaré [...] Si on n’ouvre pas une information judiciaire, on ne connaîtra pas le nombre de victimes. On en a déjà deux, mais il y en a sûrement plus.”
Jusqu’à présent, le parquet de Paris n’a pas souhaité poursuivre le naturopathe pour homicide involontaire, “un concept difficile à faire tenir judiciairement car les personnes suivent un protocole de leur plein gré. On n’est pas certains qu’ils auraient guéri autrement”, explique le quotidien, citant une source proche de l’enquête.
L’avocat de la défense a lui fait notamment valoir que ce qu’offre son client, “n’est pas un traitement qui guérit le cancer, mais une méthode pour que le corps se renforce”. Le prévenu a déclaré "faire de l'éducation de santé".
La procureure a réclamé deux ans d'emprisonnement dont un avec sursis, assortis d'une interdiction de "toute activité en lien avec la santé".
[Avec Le Parisien]
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