
Régulation de l'installation : le président de l'Ordre des médecins fustige "l'obstination déraisonnable" de Garot
Dans un éditorial, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr François Arnault, prend position contre la proposition de loi qui instaure une régulation de l'installation des médecins. "Votre combat contre la médecine de territoire est une faute", lance-t-il à son rapporteur, Guillaume Garot

C'est une prise de position attendue. Alors que les médecins et étudiants en médecine, encore sous le choc du vote à l'Assemblée nationale de la régulation de l'installation la semaine dernière, guettait une réaction de l'Ordre, cette dernière est venue sous la forme d'un éditorial cinglant.
Dans le dernier bulletin de l'Ordre, le président du Cnom, le Dr François Arnault fustige "l'obstination déraisonnable" de Guillaume Garot (qu'il ne nomme pas) à qui "nous devons […] le vote d'une loi de coercition enlevant la liberté d'installation aux médecins". "Une nouvelle fois, des députés, enfermés dans leur certitude que le désastre démographique de 95% du territoire français est imputable aux seuls médecins qui refusent de s'installer dans les zones sous-denses, ont trouvé une majorité pour contraindre les médecins", déplore-t-il.
Médecin, étudiant en médecine : ferez-vous grève contre la proposition de loi Garot?

Langard Francois
Oui
Il y a eu des publications sur EGORA de l'effet "domino" :dans un cabinet de groupe le dernier médecin a rester fini par partir n... Lire plus
Mais "contraindre qui à aller où ? Dans les villes où il n’y a plus de médecins, dans les campagnes où les services publics ont déjà tous fermé leurs portes", interpelle le président du Cnom, qui rappelle que les ARS auront de fait à "répartir la pénurie".
Des parlementaires vont porter la responsabilité de la catastrophe qui s'annonce
"Des parlementaires vont porter la responsabilité de la catastrophe qui s’annonce. Les jeunes confrères vont fuir cet exercice territorial auprès des patients, déjà difficile à choisir, pour rejoindre les postes hospitaliers et autres activités qui ne seront pas régulées comme, par exemple, la médecine esthétique !, s'insurge François Arnault. Quel coup de maître, monsieur le député !" "Votre combat contre la médecine de territoire est une faute, poursuit-il. Cette médecine doit au contraire être soutenue, respectée, encouragée et remerciée."
Le Cnom, qui a signé avec les syndicats de libéraux, d'hospitaliers et les organisations étudiantes un communiqué commun pour dénoncer la proposition de loi, appelle la profession à continuer à se "battre".
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