Nicolas Revel, ancien patron de l'Assurance maladie, nommé à la tête de l'AP-HP
La nomination de Nicolas Revel pour succéder à Martin Hirsch se chuchotait depuis plusieurs semaines. C'est désormais acté. L'ancien directeur de la Caisse nationale d'Assurance maladie (2014 à 2020), puis directeur de cabinet de Jean Castex, s'attaque désormais au premier groupe hospitalier français (39 établissements, près de 100.000 salariés).
Cet énarque (promotion Léon Gambetta), fils de l'écrivain Jean-François Revel et de la journaliste Claude Sarraute, a d'abord fait ses armes à la Cour des comptes, avant d'entrer en politique par la gauche où il a entre autres dirigé le cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris. Il a également été secrétaire général adjoint de l'Elysée pendant deux ans, en tandem avec Emmanuel Macron sous François Hollande. Il succède donc à Martin Hirsch, qui a quitté ses fonctions sur fond de crise sans précédent de l'hôpital public, avec 15% de lits fermés et 1.400 postes d'infirmiers vacants à l'AP-HP.
"C'est l'homme de la situation", d'une "très haute intégrité intellectuelle et morale", vante même l'ex-Premier ministre Jean Castex. "Il est réglo", reconnaît Jacques Battistoni, ancien président de MG France.
Rare directeur de l'Assurance maladie apprécié des médecins libéraux, on doit à Nicolas Revel la revalorisation de la consultation chez le médecin généraliste, qui est passée, en 2017, de 23 à 25 euros, le remboursement sous conditions des téléconsultations, ou encore la mise en place du "reste à charge zéro" pour les soins optiques, dentaires et les audioprothèses.
"Nicolas Revel connaît bien la santé, nous espérons qu’il sera du côté des personnels et des usagers, et non pas seulement une courroie de transmission de la politique gouvernementale, a commenté dans Le Monde le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Bichat et porte-parole du Collectif inter-hôpitaux. Martin Hirsch n’a pas tiré la sonnette d’alarme comme il aurait dû le faire il y a des années. Si les soignants s’en vont, c’est parce qu’ils n’ont plus les moyens de bien soigner, c’est le cœur du problème."
[Avec l'AFP et lemonde.fr]
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