Hôpital : la gouvernance arbitraire, première cause de souffrance chez les médecins
Lancé en décembre 2017, l'Observatoire de la Souffrance au travail d'Action Praticiens Hôpital a dévoilé ses derniers chiffres. En 2018, 64 fiches de souffrance ont été transmises. 23 viennent de CHU, 36 de CH et 5 d'établissements publics de santé mentale (EPSM). Dans un cas sur cinq, le déclarant est chef de service ou chef de pôle. Les praticiens ayant signalé leur souffrance sont issus de 20 spécialités différentes. Les plus représentées sont l'anesthésie-réanimation (30% des déclarants) et la psychiatrie (14%). Les principales causes attribuées à la souffrance sont une gouvernance jugée arbitraire (55% des déclarations), un dialogue impossible avec les responsables de service ou de pôle (48%), une pesanteur hiérarchique (48%). Viennent ensuite une surcharge de travail dans le temps imparti (47%), et une présomption de harcèlement moral au travail (44%). Concernant le harcèlement moral, il proviendrait autant de la hiérarchie médicale que de la direction (61% des cas). Il se manifeste par des dévalorisations implicites et sournoises (82%) et des attitudes de mépris (79%). Cette souffrance est évaluée à un niveau très élevé. Sur une échelle de 1 à 10, les déclarants se situent à l'échelon 8. Dans un cas sur deux, ils pointent un "danger imminent" pour eux-mêmes. De manière générale, cette souffrance se traduit par des troubles du sommeil (81%), des troubles anxiodépressifs (59%) et des troubles alimentaires (41%). Des idées suicidaires sont présentes chez 13% des déclarants. Lorsqu'ils ont cherché du soutien, vers leur supérieur hiérarchique (30%), vers le médecin du travail (56%) ou leur médecin traitant (30%), les praticiens ont souvent trouvé de la compréhension (64%), mais aussi de l'indifférence (36%) voire une incitation au départ (31%). "L’Observatoire de la souffrance au travail-APH est un outil pour aider les praticiens en souffrance, souligne Action Praticien Hôpital, et comprendre les causes et les conséquences de ce qui est devenu en quelques années une véritable épidémie et qui n'est acceptable nulle part, encore moins à l'hôpital, lieu de soins". Lire les résultats détaillés sur le site de l'Observatoire
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