Ouvert en juillet 2017, un groupe Facebook appelé “Le Divan des médecins”, regroupant plus de 11.000 médecins “francophone, diplômé ou étudiant”, fait aujourd’hui la une de l’actualité. Une enquête réalisée par l’Obs, révèle plusieurs de ses dérives : non-respect du droit à l’image, de la déontologie professionnelle ou encore commentaires racistes ou sexistes. D'après l'Obs, s’il avait initialement pour objectif de se soutenir entre professionnels, de “rompre un sentiment de solitude” ou de partager des questionnements à propos de cas de patients, “Le Divan des médecins” a dérivé, comparé par les auteurs de l’enquête comme “Ligue du LOL des médecins”. Pour l’intégrer, il faut pourtant remplir un formulaire en fournissant le nom, prénom, lieu d’exercice et numéro RPPS. “Tout ce qui se rapporte à la profession a vocation à être discuté dans ce cadre confraternel, bien évidemment dans le respect de chacun, le respect du secret médical et la confidentialité des publications”, peut-on pourtant lire sur la présentation.
“Je me rappelle cette vidéo d’un homme de dos, nu, à qui un soignant retirait un vers solitaire de l’anus. Dessous, il y avait une volée de commentaires horribles. Je n’aurais pas supporté de voir mon grand-père filmé à son insu et affiché à la vue de 11 000 personnes”, témoigne ainsi une généraliste de province, venue chercher du soutien et des avis autour de cas cliniques compliqués. “Il est de plus en plus difficile pour un généraliste de contacter les spécialistes. Les secrétariats sont souvent saturés. À ma connaissance, il n’existe pas de façon plus simple et plus rapide d’obtenir un avis médical. Malgré un cadre légal que l’on peut qualifier de flou”, accorde-t-elle dans l’interview...
Partage de photos de patients non-floutées, de “photos volées”, d’examens médicaux, de radios dont le nom du patient est reconnaissable mais aussi commentaires graveleux, racistes, sexistes… Les travers de ce groupe sont nombreux. Et selon un soignant, ils sont principalement le fait d’un “noyau dur” d’une vingtaine de personnes. Voici un florilège de ceux recueillis par les deux journalistes de l’Obs :
Humour carabin Les administrateurs du groupe revendiquent quant à eux “l’humour carabin”. “Si tout ce qui s’apparente à du second degré, de l’humour carabin ou même du "vidage de sac” vous hérisse le poil, il est encore temps, fuyez !”, prévenaient-ils dans la description. Les témoins de l’enquête insistent aussi sur le fait que des tentatives de muselage existaient sur le groupe. Un médecin qui a tenté plusieurs fois d’intervenir dans des discussions qui dérapaient témoigne : “dès que le ton montait, j’avais le droit à un message d’un administrateur me sommant de prouver que j’étais médecin. J’étais perçu comme le déviant. Et les commentaires des autres n’étaient pas toujours modérés. J’ai fini par être banni du groupe”. Interrogée dans l’enquête, une avocate en droit de la santé affirme qu’à partir du moment où “un visage est reconnaissable, il faut que l’accord du patient soit obtenu. Sinon on est dans la violation du secret professionnel. C’est aussi une attente à la vie privée” en citant l’article R.4127-73 du Code de la santé publique. Ces personnes font également tort du Code de la déontologie (article R.4127-2 du Code de la santé publique). De plus, le “Livre blanc” de l’Ordre des médecins fait également mention des “bonnes pratiques” de l’usage du web, où médecins et étudiants doivent “se montrer vigilants sur l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes en ligne”. [avec l’Obs]
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