Fausses ordonnances : une secrétaire médicale détourne 140.000 euros

07/03/2022 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice
Deux hommes, dont un gérant d'une société de matériel médical, et une secrétaire médicale étaient jugés mardi 8 février devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour avoir falsifié des ordonnances pour un préjudice estimé à 140.00 euros.

  Un homme, en couple avec une secrétaire médicale, et un gérant d’une société de matériel médical comparaissaient le 8 février devant le tribunal correctionnel de Grenoble. En novembre 2020, ce gérant avait déposé plainte et avoué les malversations qu'il souhaitait arrêter alors que son complice lui mettait "la pression" pour poursuivre. "J’ai mis le doigt dans l’engrenage parce qu’avec le Covid, j’étais dans le rouge", a-t-il justifié à la barre du tribunal, pour répondre – en tant que personne physique mais également morale au nom de son entreprise – d’escroquerie en bande organisée. Au départ, son complice était un simple client de sa société qui souhaitait du matériel médical pour sa fille. "Mais très vite il m'a dit que grâce à sa femme, secrétaire médicale, il pouvait se procurer des ordonnances et des numéros de Sécurité sociale de bénéficiaires", explique-t-il.

Entre février et octobre 2020, 74 ordonnances rédigées par la secrétaire ont été retrouvées pour un préjudice estimé à 140.000 euros. Les complices se partageaient le butin. La secrétaire est poursuivie pour faux en écriture, abus de confiance et escroquerie. Pourtant, les deux médecins pour lesquels elle travaillait depuis 18 ans l'ont décrite devant les enquêteurs comme une "employée modèle". Ils refusent de croire qu'elle a agi de son plein gré et lui ont réitéré leur confiance en la gardant en poste. A la barre, elle s'est confondue en excuses, tout en regrettant l'escroquerie. Elle a admis avoir profité du confort de vie des 100.000 euros perçus. Le couple s'est même offert un appartement en Tunisie. Contre le mari de la secrétaire, que le procureur a présenté "comme le pivot, le véritable chef d'orchestre de ce montage", quatre ans de prison dont un avec sursis, sans possibilité d'aménagement de peine, a été requis. Deux ans de prison avec sursis ont été requis contre la secrétaire et le gérant de la société de matériel médical. Le jugement sera rendu le 8 mars. [Avec ledauphine.com]

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Stéphanie Beaujouan

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