Il a exercé plus d’un an et demi à l’hôpital : prison ferme pour le faux psychiatre
Un homme de 39 ans, originaire du Congo, a été condamné à de la prison ferme pour avoir, entre autres, exercé illégalement la médecine. Il s’était fait passer pour un psychiatre aux urgences du Nouvel hôpital de Navarre durant près de deux ans, prescrivant des traitements à des patients fragiles, sans avoir de diplôme.
Il possédait une dizaine de fausses identités. Un homme de 39 ans, originaire du Congo, était jugé mardi 15 octobre par le tribunal d’Evreux (Eure) pour avoir exercé illégalement en tant que médecin psychiatre au Nouvel hôpital de Navarre. Et ce, durant près de deux ans. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, l’homme a été condamné à quatre ans et demi de prison.
C’est en 2017 que le pot-aux-roses a été découvert, grâce à une enquête de la CPAM du Rhône, relate le site actu.fr. Alors que celle-ci cherchait à récupérer les dommages et intérêts liés à une première condamnation pour exercice illégal de la médecine en 2014, elle s’aperçoit que l’homme exerce toujours, cette fois en tant que médecin aux urgences psychiatriques du Nouvel hôpital de Navarre.
Ce dernier avait été embauché en novembre 2015 par l’établissement, alors qu’il n’était pas inscrit à l’Ordre des médecins et ne disposait pas d’une autorisation ministérielle d’exercer. L’homme avait dupé tout le monde en prétendant être diplômé d’une faculté de médecine roumaine en reproduisant son sceau et en utilisant le numéro de diplôme d’une véritable praticienne roumaine.
Lorsqu’il est interpellé en pleine garde au Nouvel hôpital de Navarre, en mai 2017, les enquêteurs découvrent que la vie du faux psychiatre n’est qu’un tissu de mensonges. Alors qu’il s’était présenté comme célibataire et sans enfant, il serait, en réalité, en couple et père d’au moins trois enfants, indique sa déclaration fiscale. Il percevait par ailleurs le RSA en plus de son salaire de médecin hospitalier.
Il a reçu plus de 500 patients
Au domicile du trentenaire, les enquêteurs saisissent une multitude de tampons officiels à différents noms provenant de notaires, de mairies, d’universités, de médecins, d’entreprises de finances, de ministres, d'ambassadeurs… Lui permettant d’endosser une dizaine d’identités différentes. Avant d’arriver à l’hôpital de Navarre, il avait ainsi déjà sévi dans le Jura, indiquent nos confrères. Les doutes de certains de ses confrères lui avaient fait prendre la fuite.
Le médecin congolais avait communiqué de fausses informations à l’hôpital de Navarre pour que l’établissement n’apprenne pas sa précédente condamnation. Ses compétences avaient toutefois fini par être remises en cause, souligne actu.fr. Des patients avaient alerté, et son chef de service comptait ne pas renouveler son contrat, a précisé l’avocat de l’établissement durant le procès.
Durant plus d’un an et demi, l’usurpateur a toutefois reçu pas moins de 500 patients vulnérables, à qui il a pu prescrire des médicaments sous la responsabilité d’un chef de pôle. S’il n’était pas poursuivi pour homicide involontaire, l’homme se voit toutefois reprocher la mort en décembre 2016 d’un patient récemment diagnostiqué schizophrène qu’il a refusé d’hospitaliser, malgré la demande du patient. Ce dernier se serait donné la mort peu après.
Selon actu.fr, tout porte à croire que le mis en cause, absent lors du jugement, sévit toujours en tant que faux médecin dans son pays d’origine. Outre sa peine de prison, il s’est vu interdire d’exercer une profession médicale ou paramédicale, même s’il obtient un jour un diplôme.
[avec actu.fr, 20 Minutes et Paris Normandie]
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