Patiente décédée sur un brancard aux urgences de Lariboisière : non-lieu requis contre l'AP-HP
Mise en examen pour "homicide involontaire" après le décès en 2018 d'une patiente sur un brancard aux urgences de l'hôpital Lariboisière, l'AP-HP a été mise hors de cause par le parquet de Paris qui a requis un non-lieu.
Mise en examen pour "homicide involontaire" après le décès en 2018 d'une patiente sur un brancard aux urgences de l'hôpital Lariboisière, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été mise hors de cause par le parquet de Paris qui a requis un non-lieu. "Par réquisitoire du 3 juillet 2024, le parquet a requis le non-lieu à l'issue de l'information judiciaire", estimant que "le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital" Lariboisière et "le décès n'était pas établi", a-t-il précisé.
Les faits remontent à décembre 2018. Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente. Appelée vers minuit sous une mauvaise identité ("Myatil" au lieu de "Myrtil"), la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, "sans surveillance" entre 1h et 6h du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte. Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un oedème pulmonaire".
"Il ressort en effet des expertises que cette dame souffrait d'une pathologie rare, et rien ne permet d'établir qu'un médecin qui l'aurait examinée plus tôt aurait été en mesure d'y apporter un traitement immédiat et efficace", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Le parquet de Paris avait initialement, en décembre 2022, requis un procès pour homicide involontaire contre l'AP-HP. Le ministère public concluait alors que son décès était "survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins".
Pour l'avocat de la famille de la victime, Me Eddy Arneton, l'absence de prise en charge de la patiente a "annihilé les chances de survie" de Micheline Myrtil, et le changement de position du parquet est "paradoxal et ahurissant". Il revient désormais au juge d'instruction d'ordonner ou non un procès pour homicide involontaire.
[Avec AFP]
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