Cela faisait déjà plusieurs semaines que de nombreux médecins attendaient une réaction de l’Ordre à propos de cette multitude de protocoles “en dehors de la législation en vigueur” et de “remèdes miracles” étalés dans les médias. Dans un communiqué, publié jeudi 23 avril, l’institution a rappelé avec fermeté les règles déontologiques auxquelles doivent se plier les praticiens. En cette période de crise sanitaire, “il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison”, prévient l’Ordre des médecins, ajoutant : “Les Français, nos patients, vouent une confiance importante au corps médical, qui se doit d’en être à la hauteur pendant cette crise sanitaire sans précédent.” Le Cnom a ainsi annoncé avoir informé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de ces protocoles, précisant qu’il “tirera les conséquences de l’avis de l’ANSM”
Cette semaine, le collectif FakeMed avait déjà alerté sur ces “nouveaux traitements parfois présentés comme miraculeux, ne reposant le plus souvent sur aucune base clinique fiable” à base de zinc, de chloroquine, de vitamine C, de corticoïdes inhalés...voire de soda “aux extraits de quinquina”. Cyril Vidal, président du collectif, avait aussi mis en garde les “expérimentateurs du dimanche”, et appelé à plus de fermeté de la part des instances ordinales et gouvernementales.
Communiqué du 21 avril 2020
— FakeMed (@fakemedecine) April 21, 2020
La quête d'un remède miracle, à quel prix ? pic.twitter.com/phpFKyGjgQ
C’est chose faite puisque le Cnom a précisé dans son communiqué avoir saisi les conseils départementaux de l'Ordre contre les agissements de praticiens, sommés de s’expliquer sur “leurs dits protocoles”. Le Dr Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Cnom précise qu’une vingtaine de praticien sont visés. Leur seront également rappelées les règles déontologiques, inscrites dans le Code de Santé publique.
A l’issue de ces entretiens, les conseils départementaux informeront le Cnom des suites qu’ils lui donneront. “La mise en danger des patients, s’il apparaissait qu’elle puisse être provoquée par des traitements non validés scientifiquement, pourrait justifier dans ces circonstances la saisine du Directeur général de l’ARS pour demander une suspension immédiate de l’activité de ces médecins”, précise le communiqué. Enfin, l’institution assure qu’elle sera particulièrement “vigilante” sur les dérives liées au recueil du consentement des patients soumis à un protocole de recherche clinique et aux règles de la prescription hors AMM.
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