Sex-toy : un médecin jugé pour avoir lancé une remarque déplacée à un patient

10/11/2017 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Un patient qui arrive aux urgences avec un sex-toy enfoncé dans le rectum et un médecin qui lance un trait d'humour. La scène pourrait être tirée du dernier album de Vie de carabin. Mais c'est au tribunal correctionnel de Briey qu'elle a été évoquée, mardi.

Le 20 mai 2015, un quadragénaire se présente à l'hôpital de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) dans une situation embarrassante : il ne parvient pas à retirer un godemiché introduit dans son rectum. Un scanner et une radio sont pratiquées et permettent d'établir la longueur de l'objet : 21 cm. "Ah ! vous avez été gourmand…", s'amuse un médecin. Le quadragénaire est ensuite transféré dans un autre établissement. Mais la remarque du médecin lui reste en travers de la gorge. Il décide de porter plainte pour injure publique à caractère homophobe, et réclame 600 euros de dommages-intérêts.

 

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  Après deux ans de procédures et d'interrogatoires de police, l'affaire était jugée mardi. Le patient, blessé par le trait d'humour du praticien, a tenu à souligner qu'il n'avait "jamais entendu la moindre excuse". Mais pour la représentante du ministère publique, cette plainte est abusive. "A l’heure où avec l’actualité, tout est prétexte à l’excès et à poursuite, du sourire au clin d’œil en passant par le sous-entendu, une condamnation pourrait s’assimiler à un pas énorme vers l’erreur judiciaire", a-t-elle fait valoir, plaidant la relaxe. "Quand il a prêté le serment d’Hippocrate voilà 40 ans, jamais mon client ne se serait imaginé devoir comparaître pour ça. Cette phrase était certes déplacée, mais le plaignant a montré un véritable acharnement contre le médecin, seulement parce qu’il manque d’humour ", a dénoncé l'avocat du médecin. Pour ce dernier, il n'y a pas d'injure publique dans le sens où la remarque a été faite dans un lieu confiné, en présence de personnels soumis au secret médical. "Il n’y avait en outre aucun caractère homophobe au propos, dans la mesure où le médecin ignorait si l’objet avait été introduit par un homme ou une femme", a ajouté l'avocat. Le médecin a finalement été relaxé. [Avec estrepublicain.fr]

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Nathalie Hanseler Corréard

Nathalie Hanseler Corréard

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