Cette semaine, Le Parisien a consacré une enquête à l'homéopathie. Le quotidien en a profité pour dévoiler une affaire datant d'août 2016 mais non médiatisée. Un médecin homéopathe a été radié deux ans par l'Ordre pour avoir soigné une patiente souffrant d'un cancer du sein à base de radis noir et de gui.
Depuis le 1er aout 2016, ce médecin homéopathe exerçant dans le sud-est de la France ne peut plus exercer la médecine. Le Conseil national de l'ordre des médecins a estimé que le praticien "a gravement compromis la santé de sa patiente". Cette condamnation fait suite à la plainte de ladite patiente, déposée le 20 septembre 2012, puis relayée par sa famille après son décès le 18 mars 2013 des suites d'un cancer du sein. L'Ordre estime que le praticien a manqué à ses obligations déontologiques : "Ignorant son cancer, il ne lui prescrit aucun autre examen et ne prend pas contact avec l'hôpital de Grasse (Alpes-Maritimes), où elle était suivie. Au contraire, il se borne à établir des prescriptions homéopathiques diverses comme radis noir, chardon marie, noyer, arnica, comportant la mention à visée oncologique." Surtout, l'ordre lui reproche d'avoir procédé à 28 injections de Viscum album, c'est-à-dire du gui, dans le sein même de la patiente, en pourtour de la tumeur cancéreuse. "Il lui a ainsi laissé croire que ce traitement pouvait avoir un impact sur l'évolution même du cancer, la confortant ainsi dans sa conviction de pouvoir échapper au traitement classique", estime le jugement. "Mme F. avait connaissance des limites de la médecine que je pratique, je n'ai jamais pu promettre à la patiente la guérison, je ne lui ai pas proposé de remèdes illusoires", s'est défendu le médecin lors de son audition. Il affirme l'avoir incitée à retourner voir les médecins qui la suivaient en cancérologie, mais le dossier médical n'en mentionne aucune trace. "La seule circonstance que Mme F. aurait renoncé au traitement chimiothérapique n'exonère par le docteur D. de sa responsabilité. Il devait en effet prodiguer à l'intéressée des soins conformes à son état de santé et aux données acquises de la science, en faisant, le cas échéant, appel à des tiers compétents, ce qu'il n'a pas fait. Il semble même qu'il ait délivré à Mme F. de fausses informations sur la réalité de son état de santé", conclut le jugement. [Avec leparisien.fr]
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