Urgences : un hôpital condamné pour avoir oublié un patient dans une pièce pendant 24 heures

15/02/2024
Faits divers / Justice
Le centre hospitalier Victor-Provo de Roubaix, dans le Nord, a été condamné par le tribunal administratif de Lille après avoir oublié plus d'une journée un patient dans une pièce des urgences. L'établissement devra verser plus 46 600 euros à cet ancien ouvrier, qui souffre aujourd'hui d'importantes séquelles de son AVC.  

 

La justice a donné raison au patient. Mercredi 14 février, le tribunal administratif de Lille a condamné le centre hospitalier Victor-Provo de Roubaix (Nord) pour avoir oublié un patient dans une pièce des urgences. L'établissement, reconnu responsable, devra lui verser 46 649 euros, rapportent nos confrères de La Voix du Nord. Il devra également payer 1 500 euros de frais de justice et 9 141 euros à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).  

Les faits remontent au 4 mars 2019. Ce jour-là, au matin, un homme de 57 ans est déposé par les secours aux urgences de l'hôpital, après avoir contacté le Samu pour d'importants maux de tête, rappelle La Voix du Nord. Le quinquagénaire est examiné par un médecin, avant de disparaitre en fin de matinée. Ses deux fils, inquiets, tentent de le retrouver, mais le centre hospitalier roubaisien les informe que leur père est parti sans attendre ses résultats.  

Le patient sera pourtant retrouvé le lendemain après-midi, dans une pièce du service de urgences interdite au public. L'homme – un ancien ouvrier, désormais à la retraite - est inconscient et souffre d'une hémorragie cérébrale. Il est alors immédiatement transporté au CH de Lille, où il reste dans le coma pendant plusieurs semaines.  

Pour en savoir plus sur cette nuit de mars 2019, le patient a décidé de poursuivre le CH Victor-Provo. Dans ses conclusions, la rapporteure publique a ainsi pointé la responsabilité du centre hospitaliser et retenu "le défaut de surveillance". "Au vu de l’état clinique [du patient], il importait à l’équipe médicale de s’assurer de l’absence de détérioration sur l’état de conscience. À supposer même qu’il y avait une forte affluence aux urgences, le fait qu['il] ait pu partir du service et entrer dans un local réservé aux personnels constitue un défaut d’organisation du service et un défaut de surveillance. Le centre hospitalier ne conteste d’ailleurs pas ne pas avoir diligenté de recherches pour le retrouver", indique la rapporteure publique, citée dans un précédent article de La Voix du Nord.  

Suite à la condamnation du CH de Roubaix, mercredi, le directeur de l'établissement a assuré que des mesures ont été prises depuis ces événements. "La salle où a été retrouvé [le patient] est désormais occupée par une personne. Quand elle n'est pas présente, le local est fermé à clé", a-t-il affirmé à La Voix du Nord. De plus, concernant le défaut de surveillance, l'hôpital a également revu son système de recherche d'un patient.  

"Nous sommes satisfaits de cette décision", a, de son côté, réagi l'avocat du patient, Me François Wilinski. "C'est important que les responsabilités de chacun soient reconnues", a-t-il ajouté. Aujourd'hui encore, son client garde de graves séquelles de l'AVC qui l'a mené à l'hôpital de Roubaix en mars 2019.  

 

[avec La Voix du Nord

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Philippe Pizzuti

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No comment …étant à l’origine de la question J’espère simplement que les directeurs et directrices des CPAM ne trouveront pas en... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 1 an
Je ne connais pas cet hôpital mais j’en ai visité bien d’autres, nouveaux ou presque, « génération GHT », où contrairement à la période d’ "humanisation " des années 70/80 le gi
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249 points
Débatteur Renommé
Médecine d’urgence
il y a 1 an
Titre p*taclic : ils n'ont pas oublié un patient dans une pièce, le patient a quitté son box et est allé sans être vu dans une pièce interdite d'accès aux patients où son état s'est dégradé. Cela ne
Photo de profil de Dominique Adelving
1,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Conséquence directe de l'interdiction de la présence d'un membre de la famille auprès des patients aux Urgences... Les patients les plus vulnérables dépendent alors totalement des soignants débordés.
 
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