Plus d’un an après avoir démissionné du Gouvernement pour se lancer dans la course aux municipales à Paris, Agnès Buzyn vient d’être nommée directrice exécutive de la toute nouvelle académie de formation de l’OMS, créée à Lyon. Dotée de technologies pédagogiques de pointe comme l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle et d'un centre de simulation d'urgences sanitaires de niveau mondial, l'Académie de Lyon ambitionne de former des millions d'agents de santé dans le monde.
Cette structure, lancée en 2019 et qui doit ouvrir début 2024, vise à accueillir quelque 16.000 personnes par an pour des cours en présentiel ou hybrides. Elle a vocation à être "la structure de formation de référence en matière de santé publique", avait déclaré Emmanuel Macron en mai devant l'OMS, qui avait indiqué en mai que l'État allait y investir plus de 120 millions d'euros. Également financé par les collectivités locales, le campus de 11.000 m2 se situe sur le pôle de recherche en biotechnologie de Gerland à Lyon, qui abrite le Centre international de recherche contre le cancer et des groupes pharmaceutiques comme Sanofi.
Ce lundi 27 septembre, Emmanuel Macron et le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus ont ainsi installé le centre mondial de formation, qu’ils ont jugé "plus nécessaire que jamais" avec la crise du Covid-19. "Investir dans les systèmes de santé est le meilleur moyen de se préparer aux prochaines pandémies", a averti le chef de l'Etat français au cours de la cérémonie de lancement de l'académie dans la capitale des Gaules. "Ce que nous enseigne aussi cette crise, c'est qu'on ne sort pas d'une pandémie mondiale si on n'a pas une stratégie mondiale", a-t-il ajouté, en plaidant de nouveau pour la solidarité entre pays riches et pauvres. De son côté, Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné que la pandémie était "un puissant rappel de la valeur des agents de santé et de la raison pour laquelle ils ont besoin des informations, des compétences et des outils les plus récents". Il a appelé à "l'engagement de tous les pays" pour "assurer le succès" de l'académie.
"Il manquera toujours 18 millions d'agents de santé d'ici à 2030", notamment dans les pays pauvres, a de son côté souligné Agnès Buzyn, qui avait rejoint les rangs de l’OMS il y a quelques mois. L’ex-ministre est par ailleurs mise en examen pour “mise en danger de la vie d’autrui” dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. Elle a également été placée sous le statut de “témoin assisté” par la Cour de justice de la République, début septembre.
[avec AFP]
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