Alors que vient d’être lancée la 5e édition du dry january (mois de janvier sans alcool), la Société française de santé publique déplore l’absence de "soutien public", malgré l’implication du monde associatif. Dans une tribune publiée dans Le Monde, la SFSP appelle à la mise œuvre d’une politique publique "cohérente et déterminée" sur l’alcool. Chaque année, "49 000 décès sont attribuables à l’alcool, soit l’équivalent de villes comme Vincennes ou Albi. Chaque année, l’alcool coûte 120 milliards d’euros à la société", alerte-t-elle. Les membres de l’organisation – la plupart médecins – pressent les pouvoirs publics de "changer l’image de ce produit", à l’heure où "publicité envahissante", "non-respect des interdits de vente notamment aux mineurs" et "vente promotionnelle" sont de mise. Il est urgent de "réduire la pression sociale qui pousse à la consommation", plaident-ils. Cela doit passer par la modification des "pratiques de consommation", grâce notamment à un "renforcement des actions de prévention et de réduction des risques et des dommages à travers le soutien aux intervenants de terrain". Alors que le Gouvernement a présenté fin novembre son nouveau plan de lutte contre le tabac – prévoyant entre autres une hausse du prix du paquet, la SFSP défend également la "détermination d’un prix minimum par unité d’alcool". Canettes et bouteilles d’alcool doivent aussi porter l’information "l’alcool est dangereux pour la santé". La politique que la SFSP appelle de ses vœux doit aussi permettre le développement, "en contexte de soin", d’interventions d’accompagnement de la réduction ou de l’arrêt de la consommation. Les pouvoirs publics sont également appelés à faire respecter "l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs". "L’attrait de l’alcool ne se limitant pas aux effets de la pression sociale et publicitaire, mais étant aussi dû à son effet sur nos stress, angoisses et autres états de mal-être", la Société française de santé publique, qui se défend de porter "une politique prohibitionniste, ni souhaitable ni efficace", plaide pour la mise à disposition des personnes concernées "les ressources nécessaires à leur santé globale, tant physique que psychique". Mi-décembre, près de 50 addictologues avaient demandé au ministre de la Santé Aurélien Rousseau de soutenir le mois de janvier sans alcool, après les récentes décisions controversées du Gouvernement sur le sujet. S’il a quitté l’avenue de Ségur, Aurélien Rousseau a assuré sur Twitter qu’il continuerait d’être sobre ce mois-ci, lui qui avait observé un "dry december".
Sédentarité, stress, peut-être même un léger surpoids, m’avaient conduit à me lancer dans un «dry december». Et bien je continue. C’est une décision personnelle, mais le débat sur le «dry january» invite chacun à réfléchir sur la meilleure façon d’être acteur de sa propre santé.
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) January 2, 2024
[avec Le Monde]
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