Exonération d'impôt pour les médecins retraités, réforme de l'AME… Ce que l'on sait du programme santé du RN
Si le Rassemblement national (RN) ne s'est jusqu'ici pas trop épanché sur son programme santé en vue des élections législatives, Jordan Bardella en a livré un aperçu en présentant sa feuille de route au journal Le Parisien ce lundi 17 juin.
Qu'envisage le Rassemblement national (RN) en matière de santé ? Le parti, qui espère briguer la victoire aux prochaines élections législatives du 30 juin et du 7 juillet – conforté par ses scores historiques aux européennes -, est jusqu'ici resté assez évasif sur la question. Sur son site, le RN assure faire de la santé une "priorité" et promet de "réduire les déserts médicaux, soutenir l’hôpital public et sécuriser l’approvisionnement en médicaments", mais sans entrer davantage dans le détail.
Ce lundi, son président, Jordan Bardella, a présenté sa feuille de route en exclusivité au Parisien. Celle-ci se décompose en deux temps : des "mesures urgences" et un audit financier immédiat, puis le "temps des réformes" à l'automne. Parmi les premières, Jordan Bardella annonce vouloir exonérer d’impôt sur le revenu les médecins qui reprendraient une activité, dans le cadre du cumul emploi-retraite. "Cela enverra dès l’été un signal pour renforcer l’offre de santé sur tout le territoire", a-t-il déclaré au quotidien.
"Dès les premières semaines", le président du RN entend également soumettre à l’Assemblée nationale une "loi d’urgence" sur l’immigration, prévoyant le remplacement de l’aide médicale d’État (AME) par un fonds qui "ne couvrira que les urgences vitales".
A l'automne, quand "le temps des réformes" viendra, le RN compte mettre en œuvre d'autres mesures santé, basées sur le programme de la dernière présidentielle. Mais cette mise en œuvre dépendra de l'audit financier : Il faudra "faire des choix", a concédé Jordan Bardella.
Pour rappel, dans son programme pour la présidentielle 2022, Marine Le Pen prévoyait de supprimer les agences régionales de santé et de confier la tutelle des hôpitaux aux préfets de région à travers les Directions régionales des affaires sanitaires et sociales. Elle souhaitait aussi plafonner à 10% le nombre de postes administratifs à l'hôpital et engager un "moratoire" sur les suppressions de lits. La candidate promettait également d'investir 2 milliards d'euros sur cinq ans pour revaloriser les salaires des soignants à l'hôpital.
Pour lutter contre les déserts médicaux, Marine Le Pen s'était engagée à ouvrir un nombre de places suffisantes dans les facultés de médecine afin de disposer des médecins dont les Français ont besoin, et à réduire drastiquement le recours aux médecins ayant obtenu leur diplôme hors de l’Union européenne. Elle projetait également la mise en place d'une "rémunération de la consultation modulée selon le lieu d’installation, sans que les praticiens n’aient de démarches spécifiques à faire", et de supprimer la Rosp.
Par ailleurs, la candidate à la présidentielle souhaitait miser sur le développement de la télémédecine ou sur l'augmentation du nombre de maison de santé (MSP). Afin d'accroitre le temps médical des généralistes, elle plaidait, en outre, pour plus de délégations de tâches aux sages-femmes, aux infirmières ou encore aux pharmaciens. Une direction que le Gouvernement actuel a déjà pris.
[avec Le Parisien]
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