La pandémie a freiné l’usage de l’alcool, du tabac et du cannabis chez les adolescents
La crise sanitaire liée au Covid a entrainé, du fait des confinements et de l’isolement social, une baisse importante de la consommation du tabac, de l’alcool et du cannabis chez les adolescents. C’est ce que révèlent les premiers résultats de l’enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS). Ces résultats, présentés par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), ont été obtenus à partir des données recueillies auprès d’un échantillon de 1 972 élèves de 3 ème, au 1er trimestre 2021. L’enquête montre tout d’abord une baisse importante de l’expérimentation de boissons alcoolisées, de cigarette de tabac et de cannabis. Ainsi, le nombre d’élèves de 3 ème n’ayant jamais bu d’alcool a doublé entre 2010 et 2021, passant de 16,8 % à 35,9 %. La consommation d’alcool reste donc une problématique fréquente à cet âge, d'autant que les alcoolisations ponctuelles ne baissent pas. Celles considérées comme importantes concernent 18,4 % des collégiens et 1 élève sur 6 déclare encore avoir connu un épisode d’ivresse au cours de la vie, une proportion qui reste similaire à celle de 2018. On observe aussi une baisse du tabagisme, qui semble s’accélérer ces dernières années. En classe de 3 ème , 29,1% des jeunes ont déjà expérimenté la cigarette (contre 51,8 % en 2010). La part des fumeurs quotidiens présente aussi une chute considérable, passant de 15,6 % en 2010 à 3,7 % aujourd’hui. Pour l’OFDT, « cette diminution drastique du tabagisme quotidien fait écho aux plans de lutte contre le tabagisme menés ces dernières années (interdiction de vente aux mineurs, paquet neutre, hausse des prix, etc.) ». L’usage du cannabis apparait aussi en net recul : son expérimentation passe de 23,9% en 2010 à 9,1 % en 2021. Et son usage au cours du mois précédant l’enquête a été divisé par trois en 10 ans, passant de 11,1 % en 2010 à 3,9 % en 2021. Tabac : vers des modes de consommations moins « classiques » La chicha montre aussi un net recul entre 2018 et 2021 avec un usage dans l’année qui passe de 19,1 % à 11,9 %). Cependant, fait inquiétant, pour certains jeunes, elle pourrait remplacer les cigarettes...
pour la consommation de tabac car « elle semble jouir d’une image plus positive chez les jeunes ». Cela pourrait être aussi le cas de la cigarette électronique : les niveaux d’usage de cigarette électronique sont, pour la première fois en population adolescente, désormais plus élevés que ceux de la cigarette de tabac, que ce soit en termes d’expérimentation (34,2 %) ou d’usage récent (13,9 %). Cette enquête a par ailleurs permis d’interroger les collégiens, pour la première fois, sur leur expérimentation du protoxyde d’azote. Les résultats montrent qu’en 2021, plus d’un adolescent sur 20 en aurait déjà consommé : 5,5 % des élèves de 3 ème . Enfin, l’OFDT ayant repris les missions de l’observatoire des jeux en juillet 2020, cette enquête a permis d’interroger pour la première fois les collégiens de 3e sur leur pratique de jeux d’argent et de hasard (JAH). A la question « A quelle fréquence pratiques-tu les activités suivantes : Jouer à des jeux d’argent et de hasard (paris sportifs, jeux de grattage...) ? », 1 collégien de 3e sur 4 déclare avoir déjà joué à un JAH au cours de l’année et 9 % disent le faire chaque mois, 3 % chaque semaine, alors que la vente de ces jeux reste interdite aux mineurs. « Ces résultats, positifs à plusieurs titres, sont à mettre en perspective avec le contexte sanitaire dans lequel l’enquête a été menée, explique l’OFDT. Si la situation actuelle est le fruit des dynamiques à l’œuvre depuis une dizaine d’années, marquée par le recul continu de la diffusion du tabac et de l’alcool chez les plus jeunes, l’accentuation des baisses observées résulte aussi des confinements successifs mis en place pour contenir la pandémie de Covid-19 qui ont fortement réduit les sociabilités adolescentes. Cette restriction des occasions de rencontres et de moments festifs ont été autant d’opportunités perdues d’initiation et de consommation. Le prochain volet d’EnCLASS au 2ème trimestre 2022, qui interrogera 15 000 collégiens et lycéens, doit permettre ainsi de mieux comprendre les tendances observées en 2021 ». Une accessibilité toujours trop facile L’enquête a enfin permis d’interroger les jeunes sur leur mode d’approvisionnement. Il en ressort que l’accessibilité à ces produits reste très élevée : 31,5 % des répondants estiment que l’approvisionnement en tabac est assez ou très facile, et même 19,5 % pour le cannabis. C’est un peu moins le cas pour l’alcool en magasin.
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