Les médecins des centres de santé appellent à leur tour à voter pour le Nouveau Front populaire
"Dans cette période grave et historique", l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) appelle "toutes celles et ceux qui sont attachés aux valeurs humanistes du soin et de la santé publique" à voter pour le Nouveau Front populaire (NFP) aux élections législatives.
Samedi 22 juin, plus de 3 600 professionnels de santé, du médico-social, du soin et de la recherche, ou usagers des services de santé exprimaient "solennellement [leur] opposition aux partis d’extrême-droite et à leurs desseins mortifères" et appelaient à voter pour le Nouveau Front populaire (NFP), dans une tribune publiée sur Le Club de Mediapart. Deux jours plus tard, c'est au tour des médecins des centres de santé de prendre parti.
Dans un communiqué diffusé lundi 24 juin, l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) invite "toutes celles et ceux qui sont attachés aux valeurs humanistes du soin et de la santé publique" à "s'unir contre les politiques d'exclusion et de marchandisation de la santé", "à faire barrage aux partis d'extrême-droite et à rompre avec les politiques de santé libérales". Comment ? En votant pour les candidats du NFP aux législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.
Ces derniers sont en effet "les seuls qui défendent une vision inclusive, solidaire et égalitaire de la santé publique", estime l'USMCS, qui dit avoir été poussée à "exprimer publiquement ce qui sera [son] choix" par la "gravité de la situation politique".
Entre "privatisation" et "déshumanisation"
"Le camp présidentiel ne propose que de poursuivre sa politique de financiarisation du système de santé", qui "s'inscrit dans une logique de rentabilité et de privatisation de la santé" au détriment "des patients les plus fragiles, les plus isolés, dans les situations les plus complexes", c’est-à-dire des "moins 'rentables'", juge l'Union. En outre, cette politique "participe à démanteler toujours un peu plus, chaque jour, les services publics de santé" et "refuse obstinément tout soutien au développement des centres de santé de service public".
La politique de la majorité présidentielle, c'est aussi "la poursuite du détricotage de notre système de protection sociale", à travers la loi sur les retraites", et "des attaques toujours plus importantes contre les valeurs de fraternité et de solidarité de notre pays à l'exemple de la loi immigration, contre laquelle l'USMCS s'est élevée et qui ne distingue plus le camp présidentiel de l'extrême-droite qu'il dit combattre", dénonce encore l'organisation. Et de lancer : "Nous n'en voulons plus !"
De l'autre côté du banc, l'extrême-droite et ses alliés qui "ajoutent à la poursuite de la libéralisation du système de santé, sa déshumanisation", fustigent les médecins des centres de santé. "Guidées par des logiques de 'préférence nationale' et d'intolérance, discriminatoires et xénophobes, leurs propositions menacent de priver de droits sociaux et d'exclure du système de santé nombre de résidents en France, de femmes, d'hommes et d'enfants au prétexte de leur origine et de leur nationalité", écrivent-ils, inquiets.
L'Union syndicale des médecins de centres de santé refuse avec fermeté ce programme fondé "sur une médecine d'exclusion et de tri" et qui "aggravera les inégalités sociales et territoriales de santé". A contrario, le NFP est "le seul [parti] à offrir une alternative", estime l'USMCS. Le seul "à proposer de réelles perspectives en faveur d'une reconstruction du système de santé".
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