Emises par la Haute Autorité de santé (HAS) après une saisine de sept sociétés savantes et associations de patients, ces recommandations visent à "pallier la pénurie de sang et les risques" liés aux transfusions.
La HAS a donc publié une série de recommandations basées sur un concept développé dans le monde médical depuis une vingtaine d'années : le "patient blood management", traduit en français par "gestion du capital sanguin". Cette approche a plusieurs objectifs :
- D’éviter le recours à la transfusion de culots globulaires en dépistant et en traitant l’anémie et/ou la carence martiale en pré-opératoire d’une chirurgie à risque hémorragique ;
- De ne transfuser qu’en cas d’abolue nécessité : en cas de mauvaise tolérance du patient et généralement en respectant un seuil transfusionnel dit "restrictif" et en pratiquant une transfusion unitaire (un seul culot à la fois avant réévaluation clinique et biologique) ;
- De maîtriser les besoins en sang, celui-ci étant ainsi réservé prioritairement aux situations où la transfusion sanguine est inévitable (mauvaise tolérance du patient d’anémie profonde, pertes sanguines très importantes, chirurgies non programmées, traumatologie, etc.). Elle contribue à une utilisation "raisonnée" des produits sanguins dont on sait la rareté.
Cette approche, recommandée par l'OMS depuis 2010, est "déjà largement déployée dans certains pays comme l'Australie ou l'Allemagne, avec des résultats positifs", a souligné la HAS.
Si ces recommandations répondent aux attentes à la fois de sociétés savantes et des associations de patients, elle nécessite une bonne coopération des différents intervenants autour du patient (anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, hémovigilants, infirmiers, pharmaciens hospitaliers, EFS, biologistes...), reconnaît la HAS. "L’enjeu sera désormais leur appropriation et application par les établissements et par les différents acteurs de la prise en charge", conclut-elle.
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