Prescription d’anti-infectieux : le rôle des sages-femmes officiellement élargi

08/03/2022 Par Louise Claereboudt
Santé publique
La liste de médicaments que peuvent prescrire les sages-femmes a été modifiée et actualisée par un décret publié au Journal Officiel le 6 mars. En parallèle, le ministère de la Santé a publié la liste des IST que ces professionnelles peuvent dépister et traiter chez la femme et leur partenaire en application de la loi Rist.

Cela faisait plusieurs années que les sages-femmes demandaient l’évolution de la liste des médicaments qu’elles sont autorisées à prescrire à leurs patientes, estimant que cette dernière constituait un "frein à leur exercice". Mais la liste avait été maintenue à l’identique par le Gouvernement, malgré les demandes de suppression, formulées par les organisations représentatives de la profession. En juin 2020, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes avait alors saisi Olivier Véran afin que "cette liste évolue et corresponde davantage à l’exercice", explique-t-il à Egora. Un décret, publié le 5 mars au Journal officiel, apporte enfin une partie des modifications réclamées par la profession, "notamment en termes de prescriptions des anti-infectieux pour les femmes mais aussi pour leurs partenaires", précise l’instance. Cette liste "complète l’arsenal thérapeutique indispensable et nécessaire dans le cadre de la gynécologie de prévention". Les sages-femmes peuvent désormais traiter les cystites hors grossesse (sans facteurs de risque de complications) ; certaines IST chez les femmes et leurs partenaires (Chlamydiae trachomatis, Neisseria gonorrhoeae), les vaginoses et les primo-infections herpétiques, ou encore les topiques vaginaux œstrogènes et progestatifs. L’Ordre indique par ailleurs que la liste inclut dans avancées pour la prise en charge de la douleur. En effet, les sages-femmes peuvent maintenant prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) "uniquement pour la prise en charge de la douleur en post-partum, dans le cadre de l'IVG ou dans le cadre de dysménorrhées primaires", précise le décret, "à l’exclusion des spécialités indiquées spécifiquement dans la prise en charge symptomatique d’affections rhumatismales". Dans le cadre du dépistage et du traitement des infections sexuellement transmissibles, un second décret précise les conditions de réalisation et introduit de nouvelles dispositions réglementaires : traitement en première intention, réorientation… L’Ordre des sages-femmes note que "dans un souci de cohérence d’écriture des textes, l’arrêté du 10 octobre 2016 fixant la liste des vaccinations que les sages-femmes sont autorisées à pratiquer est abrogé. L’arrêté du 1er mars 2022 fixe désormais la liste des vaccinations que les sages-femmes sont autorisées à prescrire et à pratiquer."

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

 
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