Centres de vaccination : forte baisse de la rémunération des professionnels de santé libéraux
Ces nouveaux tarifs seront en vigueur à compter du 8 novembre. Alors que la campagne de vaccination s'est considérablement ralentie et que les centres sont progressivement amenés à fermer leurs portes, le ministère a décidé de diminuer la rémunération forfaitaire des professionnels libéraux intervenant dans ces structures afin d'accélérer la bascule vers les cabinets et officines. "Cette évolution vise à rapprocher les rémunérations proposées en centre de vaccination des niveaux de rémunération de droit commun, et à limiter ainsi les effets d’éviction actuellement observés au détriment d’autres actes de prévention et de soins", commente le ministère dans un message DGS-urgent daté du 29 octobre. Les tarifs de la demi-journée de vacation "classique" (semaine et samedi matin) diminueront de près de 23 à 25% pour l'ensemble des effecteurs : les médecins perdent 100 euros, passant de 420 à 320 euros la demi-journée, les infirmières libérales perdent 52 euros (de 220 à 168), les sages-femmes, les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes 68 euros (de 280 à 212 euros) et les kinés 40 euros (de 160 à 120 euros). Les tarifs horaires (pour des vacations de moins de 4 heures) subissent la même baisse, passant par exemple de 105 à 80 euros pour les médecins. Les samedis après-midi, dimanches et jours fériés, les médecins seront rémunérés au tarif "classique" actuel, soit 420 euros la vacation de 4 heures et 105 euros de l'heure.
"Les rémunérations proposées aux professionnels de santé salariés ou agents publics, retraités ou étudiants exerçant en centre de vaccination restent, en revanche, inchangées", précise le ministère. D'après nos informations, une baisse du forfait de saisie sur Vaccin Covid a également été envisagée par le ministère, mais finalement écartée devant la levée de boucliers. "Si c'est ça le remerciement…" Pour le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, cette diminution de la rémunération des effecteurs en centres de vaccination est "une erreur". "Cette politique désincitative est d'une extrême maladresse", juge le syndicaliste, par ailleurs coordonnateur départemental des centres de vaccination de la Mayenne. "L'image renvoyée à ces professionnels qui ont quitté leur cabinet, qui ont dégagé du temps pour remplir une mission supplémentaire est déplorable. Pour faire le même travail, ils seront moins rémunérés… Si c'est ça le remerciement, le risque est qu'ils arrêtent, que des centres ferment et que des territoires aient des difficultés d'accès à la vaccination." Ce qui serait problématique en cas de généralisation de la troisième dose à l'ensemble de la population.
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