"Coûteuses", "hors sol" : MG France appelle à une "régulation forte" des plateformes de téléconsultation

05/12/2023 Par Aveline Marques
E-santé
S'appuyant sur les résultats d'une enquête des CPAM d'Île-de-France comparant les téléconsultations pratiquées par des médecins traitants et celles des praticiens de plateformes dédiées, le syndicat s'élève contre ce qu'il considère comme un "mésusage du système de santé". 

 

Dans un communiqué diffusé samedi 2 décembre, le syndicat MG France révèle les résultats d'une enquête sur les pratiques de téléconsultation menée par les CPAM d'Île-de-France. Il s'agissait de comparer d'un côté les téléconsultations pratiquées par les médecins généralistes à destination de leur patientèle médecin traitant, et de l'autre les téléconsultations effectuées par les médecins des plateformes dédiées. Pour MG France, les résultats démontrent les "effets négatifs" de ces téléconsultations déconnectées du parcours du soin. 

Ainsi, 82% des patients qui ont téléconsulté par le biais de plateformes sont âgés de 16 à 39 ans, contre 51,8% pour les médecins traitants, et 90% n'ont pas d'ALD reconnue. Pour MG France, la cible est donc "manifestement ratée" : "les principaux 'bénéficiaires' de ces téléconsultations ne sont donc pas les patients âgés polypathologiques n'ayant plus de médecin traitant comme on a voulu nous le faire croire". 

 

 

La pratique est également coûteuse, pointe le syndicat, puisque 26% des téléconsultations réalisées via des plateformes sont facturées avec des majorations de nuit ou de dimanche. Majorations parfois indues, comme en Seine-Saint-Denis, où les contrôles de facturation de la CPAM ont permis de récupérer 1 million d'euros, précise MG France. 

La qualité et la pertinence des soins n'est pas non plus au rendez-vous, d'après le syndicat, qui relève que les médecins des plateformes prescrivent 2,5 fois plus souvent des antibiotiques que les médecins traitants (14,7% contre 5,8%) et que dans le premier cas de figure, une nouvelle consultation a eu lieu dans la semaine, "alors que ce n'est le cas que pour 12% des téléconsultations de médecins généralistes" [traitants] pointe le syndicat (6 sur 10 étaient alors en présentiel). 

"A l’heure des négociations conventionnelles où efficience et pertinence des recours aux ressources, semblent être les maîtres-mots, laisser perdurer ce mésusage du système de santé en place serait incompréhensible", lance MG France, qui demande à ce que cette enquête soit reproduite sur l'ensemble du territoire national. "Dès lors que l’Assurance maladie a objectivé elle-même ce que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, MG France appelle une nouvelle fois et de toute urgence à une régulation forte des pratiques de téléconsultations." 

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Alain Puig
364 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 1 an
"une régulation forte des pratiques de téléconsultations." : Moi, pas comprendre ; ça veut dire quoi ??? Vous ne pourriez pas plutôt dépenser votre "énergie" (si vous en avez) à défendre les mé
 
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