Irons-nous tous demain chez notre pharmacien pour consulter un médecin à travers un écran ? Difficile de s’avancer. Toutefois, MaQuestionMedicale note "un essor de la téléconsultation en pharmacie". "De moins de 100 téléconsultations par mois début 2023, la demande est passée à un peu moins de 1 000 téléconsultations par mois issues principalement des officines", écrit le site, dans un bilan statistique transmis à Egora. Il ajoute que ce nombre "ne cesse d’augmenter". Les téléconsultations auprès des infirmières semblent, elles aussi, de plus en plus plébiscitées par les patients.
Cette progression "s’entend à la fois par une collaboration intelligente entre les professionnels de santé et par la multiplication à la fois du nombre de bornes et du nombre de demandes sur le terrain", analyse le site, fondé et financé par des médecins, pharmaciens, kinés, sages-femmes, etc.
La plateforme, qui revendique 5% du marché français de la téléconsultation, observe en effet une tendance progressive aux soins non programmés : "En téléconsultation comme en cabinet, le nombre de téléconsultations sans rendez-vous, de patients sans médecin traitant, ou dont le médecin est indisponible dans un délai raisonnable ou encore d’enfants en situation d’urgence médicale relative, est en croissance constante depuis août 2022 et dépasse aujourd’hui les 2 000 transactions mensuelles." Les téléconsultations avec le médecin traitant, elles, stagnent "depuis deux ans".
Une tendance qui devrait s’accentuer à l’avenir du fait de la pénurie de médecins, "mais également du fait des habitus sociétaux avec des patients qui ne souhaitent plus patienter en salle d’attente pour les petites tracasseries du quotidien". L’analyse des motifs de consultation – sur un échantillon de 200 000 motifs entre 2020 et 2021 – corrobore cette vision. "La plupart des demandes […] sont des demandes de gestion de la douleur, de fièvre, des états grippaux, d’infections, de symptômes urinaires ou ORL, ou de renouvellements urgents de contraception, des demandes d’avis sur des examens paracliniques ou encore des questions sur des situations administratives."
En somme, des motifs qui relèvent plus "de la médecine générale", "l’accès direct à d’autres spécialités a peu d’intérêt", estime MaQuestionMedicale. Forte d’un réseau national de 3 000 médecins libéraux, la plateforme souligne en outre que la durée moyenne de connexion est de 8 minutes.
La plateforme a par ailleurs réalisé une analyse des régions "les plus connectées". Sur un an, les statistiques montrent que l’Île-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont "très en avance" par rapport aux autres. "Cette différence peut être mise en relation avec la qualité du réseau numérique et les habitudes de connexion de ces deux régions à forte densité populationnelle mais également à la plus forte densité de bornes en place dans ces régions", explique le site, qui ajoute que cela "pose question". "Les régions les plus en danger en termes de densité médicale sont justement celles qui bénéficient le moins de la téléconsultation", s’alarme-t-il, promettant de "tout mettre en œuvre" pour "faire disparaitre cette ‘fracture numérique’".
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?