L’IA de Google meilleure que les médecins généralistes pour réaliser un diagnostic
Après l'apparition du robot ChatGPT, créé par l’entreprise américaine OpenIA, le géant Google a lui aussi voulu concevoir son propre robot conversationnel. Il a mis au point l’Articulate medical intelligence explorer, aussi appelé Amie. Ce type d’intelligence artificielle (IA) repose sur le modèle de langage étendu (LLM), permettant d’avoir une conversation avec le robot. Amie a été pensé pour établir des diagnostics médicaux après avoir échangé par chat avec un patient, en recueillant par exemple les antécédents médicaux du patient. C’est cette technologie qui est au cœur d’une nouvelle étude réalisée par le géant d’internet. Il a cherché à comparer Amie avec le travail des médecins généralistes. D’après l’étude, c’est l'IA conçue par Google qui serait la plus performante pour établir un diagnostic. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences avec de faux patients, qui devaient simuler plusieurs scénarios cliniques préétablis, en indiquant une liste de symptômes à la fois à Amie et aux médecins. Le robot plus empathique que les médecins Les résultats montrent qu’à la fin de l’échange, le robot a fait preuve de plus d'empathie et a réussi à obtenir autant d’informations que les médecins. L’étude conclut également que seul en tête à tête avec le patient, le robot Amie est plus efficace et plus performant que les médecins. Mais, si les praticiens utilisent le robot de Google, ils peuvent être meilleurs dans l’établissement du diagnostic que seuls, d’après l’étude. L’utilisation d’Amie, seul, reste en revanche plus performant que la combinaison médecin et robot. “Cela peut sembler surprenant, mais cela a déjà été observé dans des expériences de diagnostic radiologique. Le médecin ne fait pas toujours confiance à l'IA. Quand elle arrive au même résultat, certains praticiens changent leur diagnostic”, explique le Pr Jean-Emmanuel Bibault, cancérologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou et chercheur en IA à l'Inserm. Mais Google reconnaît que Amie possède encore quelques limites. Les expériences effectuées pour cette étude, ont été réalisées avec de faux malades. “Il faudrait maintenant tester cette IA avec de vrais patients. Par ailleurs, le diagnostic ne repose pas toujours sur ce seul interrogatoire. Il peut exiger un examen clinique, des examens biologiques, de l'imagerie, etc. C'est donc une première étape. Mais les prochaines couvriront probablement l'ensemble des données du patient”, espère le cancérologue. L’étude montre également qu’il est important d’étudier les effets de l’IA combinés à la pratique d’un médecin, car même si l’IA réalise de nombreux progrès, la décision finale dans le domaine de la santé reste pour l’instant toujours rendue par le professionnel. [Avec Le Point]
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