Donald Trump a blâmé, dimanche, l'aile dure de son parti après l'échec cuisant au Congrès de son plan sur l'assurance santé, laissant présager d'âpres batailles sur son prochain grand projet : la réforme fiscale.
"Les démocrates sourient" de voir que les parlementaires du "Freedom Caucus", les ultra-conservateurs républicains, ont bloqué l'adoption de la réforme, a tweeté dimanche le président américain. En agissant ainsi, le Freedom Caucus "a sauvé" Planned Parenthood, l'organisation américaine de planning familial qui est pourtant sa bête noire, a ironisé le président américain dans son message. Le tweet dominical de Donald Trump sonne comme un avertissement aux "ultras" de son camp, sommés désormais de faire preuve de plus de pragmatisme. Car l'échec du président et de sa majorité à remettre en cause Obamacare, l'emblématique loi sur l'assurance santé de la précédente administration démocrate, est un coup rude. Le président américain veut éviter la même humiliation sur le nouveau grand projet législatif qu'il veut désormais faire avancer: la réforme fiscale. Mais pour beaucoup d'observateurs, le président risque de se retrouver à nouveau confronté au même écueil: le fossé séparant l'aile dure conservatrice, proche du Tea Party, et les républicains plus modérés. Interrogé par ABC après le tweet du président, Mark Meadows, élu de Caroline du Nord et chef de file du "Freedom Caucus" à la Chambre des représentants, s'est montré plutôt conciliant. Tout espoir n'était pas encore perdu pour réformer Obamacare, a affirmé Mark Meadows, dont le groupe représente une grosse trentaine d'élus à la Chambre, sur 237 républicains. "Nous sommes déterminés à travailler avec le président" et le chef de la majorité, Paul Ryan, "pour être sûrs que nous obtenions un certain consensus", a-t-il dit. A gauche, les démocrates observent avec gourmandise l'incapacité de Donald Trump à définir un projet politique parvenant à réunir tout son camp. Chez les républicains, "il y a sept enfants dans le lit mais il n'y a des couvertures que pour cinq", a ironisé le chef des démocrates au Sénat, le sénateur de New York Chuck Schumer. Si Donald Trump choisit d'aller dans le sens des ultra-conservateurs, "les modérés sautent du bateau", a-t-il fait observer sur ABC. Si la réforme fiscale s'annonce délicate, d'autres sujets devraient être plus consensuels pour la droite américaine, comme le démontage des réglementations environnementales mises en place par le président Obama pour lutter contre le changement climatique. Scott Pruitt, le M. Environnement de l'administration Trump, a indiqué dimanche que Donald Trump devrait signer au début de la semaine un décret pour supprimer des mesures environnementales de son prédécesseur qui brident, selon lui, le secteur de l'énergie. Ce décret "pour l'indépendance énergétique" va "s'attaquer aux efforts de l'administration Obama pour tuer des emplois dans tout le pays", a annoncé le chef de l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Il va permettre en particulier de "ramener des emplois" dans l'industrie du charbon, a-t-il dit. Et tant pis si ces mesures sapent la capacité des Etats-Unis à respecter l'accord international de Paris sur le climat, a-t-il déclaré. "L'accord de Paris n'est pas contraignant, ce n'était pas un traité en tant que tel." [Avec AFP]
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