Très sollicité par les associations LGBT, le ministère a fini par assouplir les conditions de don du sang pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes : de 12 mois, le critère est réduit à 4 mois d’abstinence homosexuelle. Avant un possible alignement avec le reste de la population. Depuis juillet 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) sont autorisés à donner leur sang sous réserve de n’avoir pas eu de relation homosexuelle dans les 12 derniers mois. Ce critère, justifié par la maîtrise du risque transfusionnel VIH, était dénoncé par les associations LGBT, qui l’assimilaient à une forme de discrimination. Le ministère annonce aujourd’hui l’avoir assoupli : la période d’abstinence sera réduite à 4 mois à partir du 1er février 2020. Deux propositions d’évolution des critères ont été évaluées par Santé publique France (SPF) : l’ouverture aux HSH abstinents depuis 4 mois et l’ouverture aux HSH mono-partenaires depuis 4 mois, à l’image du reste de la population. Si le premier critère a finalement été retenu, la décision est possiblement destinée à évoluer. "Elle sera évaluée très attentivement et en toute transparence pour permettre à horizon 2022, d’envisager l’alignement des critères de sélection pour tous les donneurs", précise ainsi le ministère dans son communiqué. À l’heure où sont écrites ces lignes, les analyses de risque et les données d’évaluation, diffusées aux différentes parties prenantes, n’ont pas encore été rendues publiques. Un critère contourné en pratique Le critère d’abstinence à un an pour les HSH, très contraignant, n’était pas toujours respecté dans les faits. D’après l’enquête Complidon dévoilée par SPF en mai dernier, 0,73 % des hommes donneurs ont eu des relations sexuelles au cours des 12 derniers mois. (Les réponses étant sur base déclarative, le chiffre est possiblement sous-estimé.) En restreignant la fenêtre aux 4 derniers mois, le taux de donneurs hommes concernés descendait à 0,56 %. "Ces chiffres indiquent que le respect du critère de sélection concernant les HSH pourrait augmenter avec une période d’ajournement plus courte", en concluait SPF. Et l’agence de mentionner l’exemple du Royaume-Uni, où le don de sang est ouvert aux HSH sous réserve d’une abstinence de 3 mois.
La fenêtre silencieuse, pendant laquelle un échantillon sanguin contaminé par le VIH peut échapper à la détection après une contamination, est de 9 jours. Au regard de la fiabilité des tests de dépistage employés (un test de détection des anticorps + un test de détection du génome viral), ces éléments conduisent à un risque statistique évalué par SPF à 1 don VIH positif non détecté sur 5,2 millions de dons (inférieur à un échantillon contaminé par an). La décision d’ouvrir le don de sang aux SHS n’ayant pas eu de relation sexuelle depuis 12 mois n’a pas eu d’impact mesurable sur le risque résiduel de transmission du VIH et des virus de l’hépatite B et C. Le dernier cas de transmission concerne le VIH et remonte à 2002.
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