Il refuse de soigner les salariés de la SNCF : plainte contre le chirurgien anti-grévistes

02/06/2018 Par Aveline Marques

Le 3 avril, premier jour du mouvement social à la SNCF, ce chirurgien orthopédique de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) a affiché à son cabinet un message visant les cheminots grévistes. Ce qui lui vaut aujourd'hui une plainte devant l'Ordre.

  "En raison d'un mouvement social", le médecin "ne recevra ce jour aucun salarié de la SNCF". C'est le message, un brin provocateur, placardé par ce chirurgien orthopédique dans son cabinet depuis le 3 avril. Parodiant les annonces de la SNCF, le médecin indique participer lui aussi à un "mouvement social" qui l'empêche de recevoir des cheminots à son cabinet. "En cas d'urgence", ces derniers sont donc invités à consulter à la clinique de Nogent-sur-Marne en prenant le RER E, puis le RER A à Val de Fontenay ; "prévoir 1 RER sur 3 (environ 3 heures)", indique le médecin. "Usagé du RER", le chirurgien s'exprime au nom de tous ceux qui ne peuvent prendre leur voiture pour aller travailler, les "vrais faibles".  

  Et de fustiger "les statuts protégés" qui défendent leur droit de partir à la retraite de manière anticipée en raison de la pénibilité de leur métier. "A bientôt 58 ans", le chirurgien travaille depuis près de 6 ans "pour payer des retraites à des gens plus jeunes que lui", écrit-il.  "Effectivement le métier de chirurgien n'est pas un métier pénible" : il ne s'agit pas, ironise-t-il, d'appuyer "sur un bouton et une pédale", "le cul sur une chaise", "6h37 par jour". Relayée sur les réseaux sociaux, notamment sur le groupe Facebook "Je travaille à la SNCF et j'assume", le pamphlet a ulcéré les cheminots. Une plainte a été déposée le 18 mai au Conseil départemental de l'Ordre des médecins de Seine-et-Marne. Le plaignant dénonce le "comportement inapproprié" du médecin et demande un rappel à l'ordre. "Demain ce sera quoi, un refus d'une couleur de peau, d'une origine, d'une orientation sexuelle...!?", s'insurge le plaignant dans un email consulté par Franceinfo. "C'était une plaisanterie. Si un cheminot se présentait, bien sûr que je le prendrais. En pratique, je n'ai jamais refusé personne", réagit le chirurgien mis en cause, qui précise que 95% de ses patients trouvent son message "bien tourné". Le médecin devra s'en expliquer devant le plaignant, dans le cadre d'une tentative de conciliation sous l'égide de l'Ordre. En cas d'échec, l'affaire sera jugée. [avec francetvinfo.fr]  

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
46 débatteurs en ligne46 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2