"Les obstétriciens ne sont pas des sadiques. Ces accusations de violences sont injustes et dures à vivre", réplique dans La Croix, le docteur Le Pors-Lemoine, vice-présidente du Syngof (Syndicat des gynécologues obstétriciens de France), choquée par le ton du rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Au passage, elle règle quelques comptes avec Madeleine Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, "dans le buzz permanent".
La vice-présidente du Syngof, praticienne hospitalière au CH de Saint Malo, est très affectée par le constat de maltraitance fréquente, rapporté par le HCE. "Franchement, tout cela me fend le cœur. Cela me donne presque envie d’arrêter ce métier que je fais avec passion depuis 30 ans. Aujourd’hui, on a l’impression que les gynécologues-obstétriciens sont tous des sadiques qui veulent faire du mal aux femmes (…). Non, nous ne sommes pas des sadiques. Et ces accusations de violences sont injustes et dures à vivre", lâche-t-elle à La Croix, après avoir rappelé l'exigence de ce métier, qui impose des gardes jour et nuit, "pour le bien des femmes et de leur bébé". Sans chercher pourtant à se dérober, le Dr Le Pors-Lemoine demande que l'on regarde la réalité en face : toutes les enquêtes démontrent qu'il n'y aurait qu'entre 4 et 6 % des femmes qui ne seraient pas satisfaites de leur accouchement ou de leur suivi gynécologique et obstétrical. "Il faut entendre ces femmes, notamment leur souhait d'une moins grande médicalisation", mais "près de 95 % des femmes sont satisfaites de leur suivi. Et personne ne les entend ou ne leur donne la parole", s'indigne-t-elle. La praticienne réfute également les accusations de sexisme, portées contre les gynécologues alors que 80 % des titulaires de la spécialité sont des femmes. "Sinon, je ne nie pas le fait qu’il peut exister du sexisme dans le monde médical. Mais ce qui me dérange, c’est ce procès fait de manière systématique aux gynécologues masculins. Comme si le simple fait d’être un homme faisait de ces médecins des individus qui vont donner une connotation sexuelle aux gestes pratiqués sur leurs patientes". Autre remarque, le fait que le rapport du HCE émane du secrétariat d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, et non du ministère de la Santé. "Je pense aussi que ce rapport était biaisé par avance, estime la syndicaliste. On a l’impression que, dès le départ, on attendait un rapport sur les "méchants" médecins hommes qui "martyrisent" les femmes. Ce qui me peine, aussi, c’est qu’on est dans le "buzz" permanent avec Madame Schiappa (Ndlr : la secrétaire d’État) qui a lancé ce débat en affirmant au Sénat que 75 % des femmes en France avaient une épisiotomie lors de l’accouchement ! La réalité est que cet acte a été pratiqué lors de 26,8 % des accouchements par voie basse en 2010, selon l’Inserm". [Avec la-croix.com]
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