Sidaction 2025 : plus de 3,9 millions d'euros de promesses de dons

"Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui se sont mobilisés tout au long du week-end. Ce soutien continu est un signe que les Français ont entendu l'alerte sur le contexte très tendu autour du VIH, notamment avec l’arrêt des aides américaines qui fragilise la lutte à échelle mondiale et menace une reprise de l'épidémie", a déclaré Florence Thune, directrice générale du Sidaction, dans un communiqué diffusé ce lundi 24 mars, à l'issue de ces trois jours de mobilisation et de collecte.

"Il est essentiel de poursuivre cet élan de solidarité car la mobilisation doit s'inscrire dans la durée. Les défis que nous allons devoir relever sont immenses et les besoins financiers, notamment pour la recherche, vont être considérables dans les mois et les années à venir. La lutte contre le sida traverse l’une de ses plus graves crises et nous allons devoir redoubler d’efforts pour nous montrer à la hauteur des enjeux", a-t-elle poursuivi.

Débat des lecteurs

Redoutez-vous le rétablissement de l'obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires?

Oui

Non

Sans opinion

284 votes - Voir le résultat

Nathalie Hanseler Corréard

Oui

Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus

3 909 357 euros de promesses de dons ont été enregistrées à l'occasion de cette 35e édition du Sidaction – en "légère hausse" par rapport à l'an dernier, où elles avaient atteint 3,87 millions d'euros. Les fonds collectés au cours de l'opération seront reversés à des programmes de recherche et de soins et à des programmes associatifs de prise en charge et d'aide aux personnes vivant avec le VIH, en France et à l'international, a indiqué l'association.

"La priorité" est donnée aux "traitements du futur pour aboutir à une rémission, si ce n'est à une guérison", a précisé la présidente du Sidaction, co-découvreuse du virus et prix Nobel de médecine en 2008, la Pre Françoise Barré-Sinoussi, samedi 22 mars, sur France Inter. Les dons serviront également à soutenir les associations "qui accompagnent les personnes infectées par le VIH". 

"Une catastrophe dans les années à venir"

A l'antenne de la radio, samedi, la rétrovirologiste a alerté sur les conséquences du gel par l'administration Trump de presque tous les programmes de l'agence américaine de développement Usaid, par laquelle transite une large part de l'aide humanitaire mondiale. "Cet argent servait justement à traiter les malades, à prévenir l'infection, et comme il y a entre 60% et 85% des pays qui comptent sur cet argent pour traiter et dépister, ça va être une catastrophe dans les années à venir."

Les effets sur la recherche risquent également d'être dramatiques. "On va perdre des années d'efforts, de progrès, a prédit Françoise Barré-Sinoussi. C'est inacceptable, on est tous quelque part à la fois sidérés et très en colère." Dans ce contexte, "la France peut avoir un rôle important", a estimé la prix Nobel de médecine. "C'est le moment ou jamais de réagir et d'avoir une politique européenne", a-t-elle encore plaidé.

Plusieurs centaines de spécialistes du VIH, dont Françoise Barré-Sinoussi, avaient exhorté la semaine dernière les Etats-Unis à rétablir leurs contributions. Les coupes pourraient "provoquer la mort d'environ six millions de personnes lors des quatre prochaines années", avaient-ils jugé. En France, quelque 200 000 personnes vivent avec le VIH et près de 5 500 nouvelles séropositivités ont été découvertes en 2023. Malgré les progrès des 20 dernières années, près de 40 millions de personnes vivent encore avec le VIH dans le monde, dont un quart environ sans traitement, et plus de 600 000 meurent chaque année des suites du sida.

[avec AFP et France Inter]