La petite république musulmane russe aurait lancé une brutale chasse aux gays, même si, officiellement, ils "n’existent pas" dans cette région musulmane du Caucase. Les militants des droits de l'homme se mobilisent.
Une centaine d’hommes soupçonnés d’être homosexuels auraient été arrêtés par la police de la république russe de Tchétchénie. C’est ce qu’a rapporté "Novaya Gazeta" au début du mois. Le magazine avance que ces raids auraient entraîné la mort de trois personnes au moins. Les victimes des rafles seraient détenues et torturées aux électrochocs dans un camp militaire de la ville d'Argun. Un Tchétchène exilé a indiqué avoir reçu des nouvelles d'un ami emprisonné et battu pendant deux semaines avec trente autres personnes, en mars. Les détenus étaient forcés de dénoncer d'autres homosexuels pour être libérés. Une organisation de défense des homosexuels de Saint-Pétersbourg a mis en place une hotline pour aider les gays à quitter la république du Caucase. L'information a été jugée crédible par la militante des droits de l’homme russe Ekaterina Sokirianskaia, citée par le journal britannique "The Guardian". Elle a dit avoir eu vent d’arrestations à Grozny et en dehors de la capitale visant notamment des personnalités de la télévision et des figures religieuses. L’ONG Human Rights Watch, de son côté, a indiqué avoir également reçu des informations à ce sujet. L’ONG a pressé le pouvoir russe de prendre des mesures pour faire cesser ces violences. Un porte-parole du leader local, Ramzan Kadyrov, a balayé ces allégations. "Vous ne pouvez pas détenir et poursuivre des personnes qui n’existent tout simplement pas en Tchétchénie. S’ils existaient, les organes de sécurité n’auraient même pas à s’en occuper. Leurs familles les enverraient quelque part d’où l’on ne revient pas" . Une membre du "conseil des droits de l’homme" tchétchène renchérit : "Quiconque a du respect pour nos traditions et notre culture pourchassera ce type de personne et fera tout pour qu’elle n’existe pas dans notre société." Ravagée par deux guerres civiles de 1994 à 2009, la Tchétchénie jouit aujourd’hui d’une large autonomie par rapport à Moscou. Tout en s'autoproclamant rempart contre le terrorisme, Ramzan Kadyrov y règne sans partage, avec la bénédiction du Kremlin. [Avec 20min.ch]
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