Un nouveau virus mystérieux baptisé par les chercheurs “2019-nCOV”, cousin du Sras, sévit actuellement en Chine. A l’heure actuelle, 291 cas ont été confirmés et 922 patients sont en observation, a annoncé dans un communiqué la Commission nationale de la Santé chinoise. Selon un dernier bilan, 9 patients en sont décédés. L’Asie, qui craint une crise sanitaire mondiale, vient de passer en “alerte maximale”. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une réunion d'urgence mercredi 22 janvier pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale", terme uniquement utilisé pour de rares cas d'épidémies nécessitant une réaction internationale vigoureuse, dont la fièvre Ebola, qui a touché une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018. La France a activé la vigilance face au “2019-nCOV”. Sur Europe 1 ce mardi 21 janvier, Agnès Buzyn expliqué que des recommandations aux aéroports ont été données “pour faire face à toute suspicion de contamination dans les infrastructures françaises. Pour autant, il n’y a pas d’annulations de vols à prévoir”, a-t-elle expliqué. Trois pays touchés Ce virus, parti de Wuhan (centre de la Chine) touche désormais plusieurs grandes villes du pays - dont Pékin et Shanghai - et trois autres pays d'Asie : le Japon, la Corée du Sud et la Thaïlande. En Australie, un homme présentant les symptômes de ce mystérieux virus a également été placé à l'isolement à son domicile, a rapporté un média local. L'homme, qui pourrait être le premier cas suspect du pays, est semble-t-il récemment rentré d'un séjour à Wuhan. Manille s’interroge également sur le cas d’un enfant de cinq ans arrivés de la Chine, qui pourrait être le premier cas aux Philippines. Il est depuis hospitalisé avec des symptômes semblables à celui de la grippe et revenait, lui aussi, de Wuhan. Enfin, ce 21 janvier, Taïwan a annoncé avoir enregistré un premier cas de maladie. Une habitante âgée d'une cinquantaine d'année, revenant tout juste de Wuhan, présentait les symtômes suivants : fièvre, toux et gorge douloureuse. La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras. De quoi raviver les inquiétudes chez les Chinois, durement frappés par une épidémie entre 2002 et 2003. La pandémie avait fait plus de 800 morts. L'OMS avait à l'époque vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de l'épidémie. Une source d’origine animale Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré lundi 20 janvier à la télévision publique CCTV que la transmission par contagion entre personnes était "avérée". C'est la première fois qu'une telle affirmation est faite publiquement. L'OMS estime pour sa part qu'un animal semble être "la source primaire la plus vraisemblable", avec "une transmission limitée d'humain à humain par contact étroit". Pékin a annoncé mardi qu'il classait l'épidémie dans la même catégorie que le Sras. L'isolement devient ainsi obligatoire pour les personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée. Des mesures de quarantaine peuvent être décrétées. La ville de Wuhan a également recensé mardi 15 contaminations parmi le personnel médical. La situation est d’autant plus inquiétante que des millions de Chinois s’apprêtent à voyager pour le Nouvel An chinois. Quel virus, quels effets ? Jamais observé jusque-là, ce virus appartient à la vaste famille des coronavirus. C'est le "septième coronavirus capable de donner des manifestations cliniques chez l'humain", a expliqué à l'AFP Arnaud Fontanet, responsable de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur à Paris. Du point de vue génétique, il y a "80% de similarités" entre les deux virus [le 2019-nCOV et le Sras, ndlr], relève le Pr Fontanet, et tous deux entraînent des pneumopathies. Toutefois, "la gravité semble plus faible que le Sras", juge le Pr Fontanet. Mais cela pourrait changer. "On n'a pas vraiment d'argument pour dire que ce virus va muter, mais c'est ce qui s'était passé avec le Sras", dont le virus avait évolué après son apparition pour devenir "plus transmissible et plus virulent", selon le spécialiste français. Cependant, envisager un même scénario pour le nouveau virus reste pour l'instant "purement spéculatif", souligne-t-il.
Première alerte
La première alerte est reçue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 31 décembre 2019. Les autorités chinoises préviennent de l'émergence dans la ville de Wuhan, qui compte 11 millions d'habitants, d'une série de cas de pneumonies d'origine inconnue. Des mesures d'isolement des patients sont prises et un travail pour identifier l'origine des pneumonies est entrepris. L'organisme américain de surveillance et prévention des maladies (CDC) indique de son côté qu'un important marché aux poissons à Wuhan, semblant lié aux premières infections, a été fermé le 1er janvier.
Nouveau coronavirus
Ces pneumonies sont dues à un nouveau coronavirus, selon les premières analyses de séquençage du virus conduites par des équipes chinoises, annoncent le 9 janvier l'OMS et les autorités chinoises. A cette date, le bilan officiel de l'épidémie de Wuhan comptabilise 59 personnes atteintes, dont sept dans un état grave.
Premier décès
Les autorités sanitaires chinoises annoncent un premier décès le 11 janvier parmi les patients atteints par le nouveau virus et révisent à la baisse le nombre des malades à Wuhan avec 41 patients.
Premier cas étranger
Un premier cas d’une personne infectée en dehors de la Chine, en Thaïlande, est signalé le 13 janvier par l'OMS. Il s'agit d'une femme soufrant d'une pneumonie légère qui revenait d'un voyage à Wuhan. Le risque d'une transmission du nouveau virus entre humains est "faible" mais n'est "pas exclu", affirment le 15 janvier les autorités sanitaires chinoises. Le lendemain, le ministère japonais de la Santé annonce que la maladie a été détectée chez un Japonais ayant séjourné début janvier à Wuhan.
Contrôle aux USA
La pneumonie virale fait un deuxième mort chez un patient de 69 ans, à Wuhan, annoncent le 17 janvier les autorités chinoises. Le même jour, aux Etats-Unis, l'organisme sanitaire CDC prévient de la mise en place de dépistages dans trois grands aéroports américains dont New York, sur les vols en provenance de Wuhan.
Transmission humaine "avérée"
Le 20 janvier, un troisième mort et plus d'une centaine de nouveaux cas sont annoncés en Chine, ce qui alimente l'inquiétude à quelques jours d'une période traditionnelle de voyages pour fêter le Nouvel An chinois (25 janvier). La maladie est désormais présente à Pékin au nord, Shanghai à l'est et Shenzhen au sud. Un nouveau bilan fait état de 218 cas. Le virus est détecté en Corée du Sud chez une Chinoise arrivée par avion de Wuhan. Le président chinois Xi Jinping donne le signal de la mobilisation pour enrayer "résolument" la propagation du nouveau virus. La transmission par contagion entre personnes est "avérée", déclare un scientifique chinois renommé, Zhong Nanshan, à la chaîne de télévision d'Etat
[Avec AFP]
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