"Trop, c’est trop" pour le syndicat MG France. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, le syndicat dénonce le dépôt de plusieurs amendements par le Gouvernement qui mettent en péril "les missions du médecin généraliste traitant" et contribuent "à la perte d’attractivité de [la] profession". Et ce, alors même que l’exécutif s’était engagé à "ne pas déstabiliser notre profession par des délégations de tâches", déplore MG France. "Faute d'être parvenus à renforcer l'attractivité du métier de médecin généraliste traitant, le pouvoir politique et les parlementaires tentent désormais de le faire disparaître", s’insurge le syndicat du Dr Jacques Battistoni dans un communiqué publié ce vendredi 22 octobre. Dans le viseur du représentant des généralistes : des transferts de compétences "incohérents" qui "désorganisent le parcours de soins sans améliorer le suivi des patients". A commencer par la possibilité pour les patients d’accéder directement aux kinésithérapeutes, orthoptistes et orthophonistes sans prescription médicale. MG France dénonce également l’autorisation pour les pharmaciens de prescrire des substituts nicotiniques, ainsi qu’aux infirmières de pratique avancée (IPA) de prescrire en première intention [amendement jugé finalement irrecevable], et aux infirmières de prescrire et de réaliser la vaccination. Des lignes rouges largement franchies pour le syndicat.
MG France, qui avait pourtant demandé un moratoire sur les délégations de tâches cet été afin d’améliorer la coordination entre les professionnels de santé, s’indigne de ne pas avoir été entendu dans ce PLFSS. Ainsi, et "tant que ces amendements ne seront pas rejetés", le syndicat appelle ses adhérents ainsi que les autres représentants des médecins libéraux à se retirer des expérimentations du Service d’accès aux soins (SAS) pour protester contre cette "injure" faite à la profession. "La médecine générale est le socle d’un système de santé organisé et efficace : elle mérite d'être encouragée et respectée !" lance le syndicat qui ne compte pas en rester là.
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