A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, un rapport parlementaire recommande de doubler le ratio d'infirmières et d'aides-soignantes dans les Ehpad et de le rendre "opposable".
Porter à 60 équivalents temps plein pour 100 résidents le taux d'encadrement du personnel soignant. C'est l'une des 31 propositions formulées par une mission d'information parlementaire dans un rapport présenté ce mercredi devant la Commission des affaires sociales de l'Assemblée, alors qu'une intersyndicale appelle à la mobilisation ce jeudi 15 mars. Dans un délai de 4 ans, cette nouvelle "norme minimale" serait contraignante, proposent les co-rapporteures, Monique Iborra (LREM) et Caroline Fiat (LFI). "Pour s'assurer que nos aînés soient pris en charge dignement", il convient de définir un "ratio opposable" à partir des besoins des résidents, en s'appuyant sur un objectif d'"une heure et demie par résident et par jour" passée pour la toilette, les repas, transferts, incontinence, chutes et un peu de lien social, estime le rapport. Actuellement, le temps moyen consacré à ces tâches serait plutôt "inférieur à une heure par jour", avec 24,5 aides-soignants et 6 infirmiers pour 100 résidents.
Le rapport propose par ailleurs de suspendre le volet "dépendance" de la réforme du financement en attendant une réforme "plus complète" et "mieux évaluée". Votée sous le précédent quinquennat et poursuivie par l'actuelle majorité, cette réforme vise à faire converger sur sept ans (2017 à 2024) les budgets des Ehpad publics et ceux du privé. Mardi, Agnès Buzyn a évoqué de possibles "ajustements" à cette réforme, promettant d'en "neutraliser" les effets négatifs grâce au "mécanisme" que devra lui proposer, "à très court terme", Pierre Ricordeau, un médiateur nommé fin janvier. Le manque d'effectifs et le "financement pérenne et solidaire de l'aide à l'autonomie" sont les deux revendications principales de l'intersyndicale qui appelle ce jeudi à la grève les personnels des Ehpad, des services d'aide à domicile, des hôpitaux gériatriques et des maisons de retraite non médicalisées. La ministre de la Santé s'est engagée à recevoir une délégation. Le 30 janvier, la mobilisation avait été suivie par près d'un tiers des salariés. [avec AFP]
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