Humiliations, harcèlement et violences verbales en Ehpad : prison requise contre trois soignantes

02/03/2018 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Sur les 18 personnes âgées dont elles s'occupaient dans leur service, la moitié ont été identifiées comme victimes par la justice. Trois ex-salariées d'un Ehpad de Fumel (Lot-et-Garonne) comparaissaient mercredi au tribunal correctionnel d'Agen pour des faits de maltraitance commis en 2015 et 2016.

L'une des prévenues, une aide-soignante de 57 ans, révoquée depuis de la fonction publique hospitalière, a été décrite comme une "cheffe" qui "inspirait de la peur aussi bien chez les résidents que chez ses collègues", selon des témoignages lus par la présidente. Ces témoignages évoquent aussi des "gestes brusques ou d'humiliation, des prescriptions médicales non-respectées ou encore des agressions verbales". Les mêmes reproches ont été faits aux deux autres prévenues qui étaient contractuelles et qui ont été licenciées pour faute en mars 2016. Les trois quinquagénaires sont poursuivies pour harcèlement sur personnes vulnérables, faits de violences verbales et maltraitances psychologiques du 1er septembre 2015 au 21 janvier 2016. "A aucun moment elles n'ont dit qu'elles étaient fatiguées et reconnu que leurs comportements étaient inadaptés. On aurait pu prendre en considération des conditions de travail difficiles mais elles n'ont jamais mis ça en avant", a souligné le procureur, qui a requis des peines de prison de 8 mois avec sursis et une interdiction définitive d'exercer. Dénonçant un dossier à charge et "sans preuves précises", les deux avocates de la défense ont plaidé la relaxe, affirmant que les témoignages ont été rassemblés à la demande de la direction de l'établissement et n'étaient que des "copiés/collés (qui) se ressemblaient tous et utilisaient les mêmes mots et les même expressions". "S'il y a un problème dans cet établissement, ce n'est pas un problème de personnes mais de manque de moyens humains lié à des réductions d'effectif qui entraînent un climat de tension sociale très fort", a ainsi dénoncé Me Carine Lafforgue. Le jugement est attendu le 28 mars. [Avec AFP]

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