Atteinte d'un cancer métastasé: la Sécu refuse de rembourser son traitement
Leslie Salut, mère de famille de 40 ans, vient de lancer un appel aux dons pour financer sa chimiothérapie. Dans son combat contre "la machine administrative", elle est soutenue par son oncologue. "On est dans le cadre d'un déremboursement à l'aveugle. Il n'est plus question de prendre soin des patients mais plutôt de prendre soin de la Sécu et de son économie. Je n'ai pas trouvé un seul interlocuteur, un seul médecin, un seul être humain face à cette machine administrative. N'y a-t-il que des robots ?", s'indigne le Docteur Jean-Loup Mouysset, oncologue à la clinique Rambot Provençale, d'Aix-en-Provence. La raison de sa colère ? Le rejet de sa demande exceptionnelle de poursuite de prise en charge du traitement d'une de ses patientes par le cabinet du médecin conseil national. "Une décision d'autant plus inadmissible quand on sait que depuis 14 mois maintenant son traitement est efficace et lui permet de continuer à travailler et à élever seule son fils", souligne le médecin. "Chimio plus douce" En 2009, Leslie Salut avait subi une chimiothérapie dont les effets secondaires l'avaient coupée de toute vie sociale et de la possibilité de travailler. Après une ablation du sein, de la radiothérapie et une période de rémission, son cancer récidive en 2013. Elle présente des métastases au niveau du bassin, du tibia, des côtes, du foie, de la plèvre, etc. Cette mère d'un garçon de 13 ans ne se sent pas... capable de recommencer le même traitement. Son oncologue lui propose une forme de chimiothérapie par voie orale. En l'absence de résultats, trois mois plus tard, il y ajoute l'Avastin. Depuis janvier 2016, "les marqueurs sont à la baisse ou stabilisés. Bien sûr, j'ai des effets secondaires mais cette chimio est plus douce, plus ciblée. J'ai gardé mes cheveux, je continue de travailler", se réjouit la patiente. "Appliquer les règles" Mais pour la Sécurité sociale, le service médical rendu par l'Avastin ne suffit pas à justifier son remboursement. "Nous sommes chargés d'appliquer les règles de remboursement des médicaments définies à la fois par la Haute Autorité de santé et le ministère, et en l'état de la réglementation et dans l'indication que vous nous avez communiquée ce médicament ne peut pas être remboursé en raison d'un service médical rendu jugé insuffisant. Nous ne pouvons donc pas vous accorder une autorisation dérogatoire au remboursement", a répondu le cabinet du médecin conseil national au Dr Mouysset. Patiente et médecin ont décidé de se battre, en lançant un appel aux dons sur une plateforme de crowdfunding dédiée aux patients et à leurs famille. Une injection (à réaliser toutes les trois semaines) d'Avastin coûte 1 632,65€. Vendredi 7 avril, 7550 euros avaient déjà été récoltés. "Si vraiment le remboursement n'est plus possible, que vais-je faire ?, s'alarme le Dr Mouysset. Je vais lui prescrire un nouveau médicament, dont je ne sais pas si l'efficacité sera la même ? Qui coûtera plus cher ? Avec des effets secondaires qui l'empêcheront de travailler et donc qui auront un coût social ?" [avec laprovence.com]
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