Pour le directeur de la Mutualité française, l'action des mutuelles permet de réaliser de sérieuses économies. Et vouloir supprimer les organismes complémentaires, comme le proposent les partisans de l'assurance maladie universelle, ne contribuerait à l'inverse, qu'à "alourdir la dette".
Après avoir organisé un rendez-vous Place de la Santé, réunissant le 21 février dernier les principaux candidats à la présidentielle, la Mutualité française s'apprête à publier une lettre ouverte aux candidats. Mais, d'ores et déjà, le directeur de la FNMF Thierry Beaudet, a tenu à répondre vivement à ceux qui imaginent fondre les organismes de protection complémentaire dans l'assurance maladie, pour économiser leurs frais de gestion. Il estime tout d'abord, que la proposition initiale de François Fillon, "sur laquelle il est revenu depuis, qui souhaitait concentrer les remboursements de l'assurance maladie sur les maladies graves et de longue durée, a eu le mérite de poser une vraie question" sur les places respectives de l'assurance obligatoire et des complémentaires. Elle a suscité a contrario, la proposition d'une assurance maladie universelle, qui rembourserait 100 % des dépenses de santé, dont la mise en place s'accompagnerait de la suppression des mutuelles et assurances privées. "Cela marque un fort attachement à la solidarité nationale mais, en même temps, cela témoigne d'une profonde méconnaissance du rôle des complémentaires et des mutuelles en particulier !"commente le directeur dans mutualite.fr. "Aujourd'hui, plus de 42 milliards d'euros de dépenses de santé sont financés par les complémentaires et par les ménages, souligne-t-il. Comment imaginer transférer l'ensemble de ces dépenses de santé à l'assurance maladie obligatoire, alors que celle-ci a enregistré un déficit de 4 milliards en 2016 et cumule 136 milliards de dette sociale ? Ce transfert ne ferait qu'alourdir la dette" affirme-t-il. Thierry Beaudet rappelle également que les mutuelles "ne solvabilisent pas uniquement les dépenses de santé. A travers 2.600 services de soins et d'accompagnement, elles proposent sur l'ensemble des territoires, y compris les plus périphériques, une offre de soins de qualité à tarifs accessibles". Une fusion mettrait à mal les 85 000 emplois concernés, dont 15 000 professionnels de santé. "Une véritable casse sociale", assure le directeur général. Interrogé sur le gain en frais de gestion, que cette suppression entraînerait, Thierry Beaudet rappelle qu'elle entraînerait également la disparition de 7,1 milliards d'euros de recettes fiscales. "Ce manque à gagner ne serait pas compensé par la suppression des frais de gestion des complémentaires santé (6,8 milliards d'euros), d'autant que la prise en charge par la Sécurité sociale des 42 milliards d'euros de prestations supplémentaires générerait des frais de l'ordre de 2 milliards d'euros". Thierry Beaudet souligne également que la Mutualité conteste "les modalités de comparaison des coûts de gestion de l'assurance maladie et des mutuelles. Ne sont pas comptabilisés, par exemple, les coûts de la dette sociale (2,7 milliards d'euros en 2016), et ceux du prélèvement des cotisations (…) Les mutuelles sont bien gérées. Elles sont à l'équilibre et n'ont pas de Cades". Les "frais de gestion" incriminés représentent "les actions de prévention (plus de 7.000 par an), le tiers payant généralisé à leurs adhérents, l'analyse de devis qui participe de la maitrise des dépenses et donc du reste à payer des assurés (jusqu'à 30% de baisse sur les factures de lunettes !). Des frais de gestion comme ceux-là, nos adhérents en redemandent !' assure-t-il [Avec mutualite.fr]
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