"Nous n'avons pas été assez écoutés" : AvenirSpé signera la convention… "sous contrainte"
Dernière organisation syndicale à se prononcer, l'union AvenirSpé-Le Bloc, qui cumule 39.3% des voix dans le collège des spécialistes, vient d'approuver du bout des lèvres la signature de l'accord conventionnel. Déplorant l'accent mis sur la médecine générale, le syndicat attend désormais de pied ferme les négociations d'un avenant centré sur la médecine spécialisée.
"Après avoir pris l’avis de l’ensemble des syndicats de spécialités et réuni les différents conseils d’administration", l'union syndicale AvenirSpé-LeBloc, première organisation du collège des spécialistes, signera bien la convention aux côtés de la CSMF, de la FMF, du SML et de MGFrance, ce mardi 4 juin à la Cnam, a-t-elle annoncé dans un communiqué diffusé ce matin.
Dernier à se prononcer, AvenirSpé a rendu son verdict lundi 3 juin dans la soirée, à l'issue d'une assemblée générale qui a non seulement écarté une opposition à la convention, mais approuvé l'accord à 72.5% "dans un esprit de responsabilité, pour ne pas prendre le risque de faire éclater l’ensemble du système, et parce que notre participation est indispensable", explique son président, le Dr Patrick Gasser, dans une lettre ouverte également diffusée ce mardi.
"Ce texte n’engage aucune réforme de fond et concentre l’essentiel des efforts sur la médecine générale qui ne pourra pas répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain", regrette le gastro-entérologue, dont le syndicat signe "sous contrainte". Il regrette en particulier le refus de plusieurs syndicats mono et pluri-catégoriels "de maintenir le passage obligé par le médecin traitant pour l'accès aux médecins spécialistes experts", qui conditionnera encore et toujours la cotation de l'APC. "Alors que le nombre de médecins généralistes diminue, ce passage obligé continuera d’aggraver l’accès aux soins et pénalisera la prise en charge des patients", prédit Patrick Gasser.
"Arrogance" des syndicats poly-catégoriels
Si le syndicat se félicite d'avoir pu obtenir une hausse des actes des spécialistes (via l'augmentation du point travail), des revalorisations ciblées sur certaines spécialités cliniques (pédiatres et psychiatres notamment), la majoration de l'APC à 60 euros et des avancées sur l'Optam, il déplore qu'un tiers des actes CCAM ne soient pas "réévalués" malgré l'inflation. Le syndicat mise pour cela sur les négociations d'ores et déjà programmées pour début 2025 d'un avenant qui devra tenir compte des travaux de refonte de la CCAM toujours en cours. L'union syndicale entend également remettre sur le tapis le périmètre et la valorisation de l'APC et "l'évolution des secteurs d'exercice".
Sur la forme, le syndicat du Dr Gasser regrette de ne pas avoir été assez "écouté" par les pouvoirs publics et fustige l'"arrogance" des autres syndicats pluri-catégoriels "à affirmer la signature de la convention sans même attendre qu’AvenirSpé, premier syndicat de spécialistes, se prononce". "Cette façon de faire pose la question de leur véritable représentativité et de leur légitimité en médecine spécialisée, mais montre surtout leur complaisance et leur absence totale de vision d’avenir", lance Patrick Gasser.
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