Malgré le rapport très interrogatif de l'IGAS sur l'efficacité réelle des réseaux de soins en matière de qualité et d'accès aux soins, le directeur de la Mutualité française Thierry Beaudet défend ce modèle dans une interview accordée aux Echos. Il prévoit à terme une augmentation du prix des cotisations du fait de l'accroissement des dépenses de santé prévues en 2018, acquittées par les mutuelles.
Le directeur de la Mutualité française s'y engage. La Mutualité est "prête à prendre ses responsabilités" et assumer davantage de remboursements, " à condition que le reste à charge diminue. Nous avons déjà montré que nous en étions capables avec les réseaux de soins", plaide-t-il dans Les Echos. Thierry Beaudet regrette le "procès d'intention" qui leur a été fait parfois, d'avoir créé ces réseaux pour faire baisser leurs dépenses. "Cela a été au contraire, un facteur d'augmentation de nos prestations", fait-il valoir, avançant qu'entre 2001 et 2015, les remboursements effectués par les mutuelles sont passés de 14,6 milliards d'euros à 26 milliards (+ 80 %). Or, ajoute-t-il, durant la même période, le reste à charge lui, est passé de 12 à 17 milliards, soit un accroissement de 40 %. Interrogé sur la pertinence, en regard de la recherche de qualité, d'admettre des centres dentaires "low cost", comme Dentexia, parmi les prestataires de service de la Mutualité, Thierry Beaudet se défend d'avoir une logique "low cost" dans le dentaire. "Nous souhaitons contractualiser sur la pertinence, la qualité des actes et les conditions de prise en charge. Dans l'optique, la problématique est différente, puisqu'il y a autant de boutiques en France qu'aux Etat Unis. On fait payer le pas-de-porte aux Français", ironise-t-il. Questionné sur une éventuelle augmentation du montant des cotisations, le directeur de la Mutualité française a sorti sa calculette, pour chiffrer à 400 millions d'euros, les dépenses supplémentaires qui seront assumées par les complémentaires l'an prochain. A commencer par la première année pleine du C à 25 euros, l'augmentation du forfait médecin traitant acquitté par les mutuelles, qui va passer de 150 à 200 millions d'euros, et celle du forfait hospitalier (180 millions supplémentaires en 2018). "Ces dépenses ont un impact sur les cotisations, car quand on augmente les dépenses des mutuelles, on augmente les dépenses des Français", explique-t-il. [Avec Les Echos]
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