Le Leem critique le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018, qui reprend les vieilles recettes passées et la politique du rabot, et impose une contribution record de plus d'un milliard d'euros aux industriels du secteur.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018 demande une économie de 1,490 milliard aux industriels du médicament et des dispositifs médicaux. Car pour Agnès Buzyn, cet "effort très important" qui va demander la contribution de tous, se justifie par le fait que "nous consommons trop de médicaments". Propos repris en échos par le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie, Nicolas Revel, qui a considéré hier sur Franceinfo qu'il y avait encore dans notre pays une bonne marge de progression de la consommation de médicaments génériques. "Nous avons aussi une marge de progression sur des médicaments de tous les jours, car nous consommons encore trop d'antibiotiques sans raison. On n'oblige pas un médecin à prescrire moins, on partage avec lui des éléments qui sont issus des recommandations de la Haute autorité de santé" a-t-il développé. Mais le point de vue de l'industrie pharmaceutique est évidemment très différent. Dans un communiqué, le Leem (Les entreprises du médicament), s'élève contre la contribution demandée à l'industrie du médicament "la plus élevée jamais observée" : près de 1 milliard portant sur la régulation des prix, soit 140 millions d'euros de plus qu'en 2017et une action sur les volumes censée rapporter 500 millions, hors remises. Pour le syndicat patronal, "c'est une fenêtre d'opportunité en termes d'attractivité scientifique et industrielle qui risque de se refermer pour notre pays". Alors que les dernières élections avaient fait naître "un regain d'intérêt pour la France dans un contexte international particulièrement instable", ce PLFSS adresse "des signaux négatifs aux industriels du médicament". Alors que le gouvernement promeut l'innovation, le texte présenté, "ne concerne pas le médicament", critique le Leem. Le syndicat rappelle les promesses du candidat Macron, qui avait appelé à "refonder l’ONDAM et construire une stratégie pluriannuelle qui permette d’intégrer les investissements massifs nécessaires, les innovations technologiques et organisationnelles". Selon le président du Leem, Patrick Errard : "Ce PLFSS devait marquer, nous l’espérions, une rupture avec la politique du rabot menée depuis huit ans. Or, c’est un copié-collé des précédentes versions. Ce PLFSS de transition ne prend pas en compte le retour de l’innovation thérapeutique et place notre secteur à contre-courant des autres pays d’Europe avec lesquels nous sommes en compétition". [Avec Francetvinfo.fr]
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