Trou de la Sécu : "Il faudra sortir du 'quoi qu'il en coûte' avec la crise"
38,6 milliards d'euros. La Sécurité sociale a enregistré l'an dernier un déficit. L'essentiel de cette somme étant portée au compte de la branche maladie, tandis que la branche retraite affiche une perte trois fois moindre que prévu. Ce déficit est "le plus élevé jamais enregistré dans l'histoire de la Sécurité sociale", rappelle le gouvernement dans un communiqué diffusé lundi soir. Mais, comme l'avait annoncé la semaine dernière le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, le gouffre est moins abyssal que les 49 milliards d'euros votés en fin d'année dans le budget de la Sécu. "Le déficit de la Sécu va être revu à 38,9 milliards d'euros. Cela reste un record historique et il nous faudra sortir du quoi qu'il en coûte avec la crise", a indiqué Olivier Dussopt sur Twitter. Ces 10 milliards d'euros en moins sont dus à de meilleures rentrées de cotisations et d'impôts. Mais l'Assurance maladie en profite peu, avec un déficit revu de 33,7 à 30,4 milliards d'euros. Ses dépenses "ont fortement augmenté pour faire face à la crise sanitaire", justifie le Gouvernement, soulignant le coût des "mesures exceptionnelles" financées par la Sécu : achats de masques, de tests, arrêts de travail, hausses de salaires à l'hôpital...
La facture du Covid continuera de s'allonger en 2021, notamment avec la vaccination "qui devrait représenter une dépense d'au moins 5 milliards cette année", prévient le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un entretien au quotidien Les Echos. En revanche, la branche retraite s'en tire nettement mieux que prévu, avec une perte réduite de 10,3 à 3,7 milliards, auxquels s'ajoutent 2,5 milliards de déficit du Fonds de solidarité vieillesse. "La branche bénéficie pleinement de la résistance de l'activité économique", explique Olivier Dussopt dans le même entretien, tout en défendant la réforme des retraites interrompue par la crise sanitaire, qui reste selon lui "utile et nécessaire pour "construire un système plus juste", mais aussi "pour faire face aux déficits prévisionnels de grande ampleur du système de retraites". Entre les dépenses exceptionnelles liées à l'épidémie de Covid-19 et les pertes de recettes dues à ses conséquences économiques (chômage partiel, reports et exonérations de cotisations...), le résultat reste toutefois très éloigné des 5,4 milliards de déficit prévus avant la crise sanitaire. Le détail des pertes de chacune des branches de la Sécurité sociale (maladie, retraite, famille, accidents du travail) devrait être connu en début de semaine prochaine. [Avec lesechos.fr et AFP]
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