Grève des Ecos : "Il sera quasiment impossible de reprogrammer ces épreuves", alertent les doyens
Une grève des hospitalo-universitaires (HU) lors des Ecos* nationaux, prévus les 28 et 29 mai prochains, "aurait une conséquence certaine" sur les classements des futurs internes. Une telle action est "inappropriée" et "dirigée contre nos étudiants déjà sous pression du fait de cette nouvelle modalité d’examen", dénonce les Conférence des doyens des facultés de médecine dans un communiqué, diffusé ce lundi 6 mai.
Alors que le Syndicat des hospitalo-universitaires (SHU) envisage de faire grève les 28 et 29 mai prochains - dates auxquelles vont se dérouler les Ecos* nationaux - pour dénoncer la réforme de leur retraite, la Conférence nationale des doyens des facultés de médecins estime cette action "inappropriée". Pour les Prs Benoît Veber et Bruno Riou, respectivement président et vice-président de la Conférence, une telle grève irait à l'encontre de l'intérêt des étudiants, "déjà sous pression du fait de cette nouvelle modalité d'examen et qui seront les premiers à en subir les conséquences", écrivent-ils dans un communiqué, diffusé ce lundi 6 mai. La présence des HU lors de ces nouvelles épreuves est, en effet, indispensable, puisqu'ils en sont les examinateurs.
Si la Conférence assure respecter le droit de grève des HU, les Ecos nationaux "représente[nt] un enjeu déterminant pour l'orientation professionnelle de nos étudiants". Ces épreuves, mises en place par la réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C), comptent en effet pour 30% dans la note globale classant les futurs internes pour leur choix de spécialité et de subdivision. "L’analyse des Ecos tests de mars dernier", durant lesquels des dysfonctionnements ont d'ailleurs été révélés, "a montré un impact réel des notes aux Ecos sur le classement final des étudiants. Ne pas pouvoir leur faire passer cette épreuve aura donc une conséquence certaine sur leur classement", ajoutent les Prs Veber et Riou.
Position de la CDD vis à vis de la grève des ECOS
La CDD souhaite exposer sa position sur cette action syndicale et apporter des précisions sur les textes réglementaires en cours de publication par le gouvernement.
Communiqué complet : https://t.co/Aws9cdDcGO pic.twitter.com/xdbeo3UVKc— Conférence nationale des Doyens de médecine (@ConfDoyensMed) May 6, 2024
Selon ces derniers, une grève les 28 et 29 mai prochains irait donc "à l’encontre du principe de bienveillance […] inscrit dans la charte de nos facultés, mais aussi à l’encontre de l’éthique pédagogique". "Nous savons tous qu’il sera quasiment impossible de reprogrammer cette épreuve", insistent les doyens.
De leur côté, les HU, et en particulier le SHU, souhaitent par cette grève faire entendre leur voix. Ils s'opposent à la réforme de leur système de retraite qui prévoit, entre autres, leur affiliation à l'Ircantec à compter du 1er septembre 2024. Cette dernière a été inscrite à l'article 33 de la loi Valletoux, adoptée fin 2023. D'après un récent sondage "non partisan", auquel ont répondu 1 161 HU, près d'un répondant sur deux se disait prêt à se mettre en grève lors des Ecos.
Pour la Conférence des doyens, cette réforme constitue, à l'inverse, une "avancée historique" du statut des HU. Elle instaure, "pour la première fois depuis 1958, une cotisation sur les émoluments hospitaliers, primes comprises". Bénéficiant en priorité aux jeunes hospitalo-universitaires, ces évolutions correspondent "bien à notre objectif d'améliorer l'attractivité de la carrière HU", soulignent les Prs Veber et Riou. Alors que les textes d'application de cette réforme n'ont pas été publiés, une grève lors des Ecos "représenterait un point de non-retour dans les discussions avec les ministères alors même que les conférences HU ont été écoutées de façon constructive par le Gouvernement et que les ministres envisagent, dans un avenir proche, l’annonce d’autres mesures de relance du modèle HU", avancent les deux doyens.
"Ce blocage pourrait aboutir à un report sine die voire à un abandon de la mise en place de la réforme des retraites. Il ferait aussi peser une menace de gel de toutes les autres mesures portées par les Assises HU de décembre 2023 et en cours de formalisation par les ministères", ajoutent-ils, appelant notamment le SHU à accepter, "de façon pragmatique", cette réforme "de travailler à son amélioration".
*Examens cliniques objectifs et structures (Ecos).
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