Maîtres de stage : les syndicats unis pour dénoncer "un détournement des fonds de formation"
Deux arrêtés publiés au Journal officiel le 22 décembre visent à cadrer les nouvelles modalités de l’agrément et de la formation à la maîtrise de stage. Dans un communiqué commun, les syndicats Avenir Spé-Le Bloc, la CSMF, la FMF, le SML et l'UFML rappellent que la formation à la maîtrise de stage est "un levier permettant de favoriser à terme l’installation des étudiants dans les déserts médicaux et d’améliorer ainsi les conditions d’accès aux soins". C’est pourquoi, depuis l’origine, ce programme bénéficie d’une prise en charge au titre de la FMC puis du DPC. Toutefois, cette prise en charge a été réduite à 21 heures hors quota par période triennale en 2017 et vient d'être de nouveau modifiée. En effet, l'arrêté publié le 22 décembre 2021 précise que les praticiens bénéficient d’une formation à l’accueil, à l’encadrement et à l’évaluation d’un étudiant de deuxième ou de troisième cycle, sur un programme assez dense comportant cinq objectifs généraux d’une durée minimale et non pas maximale de 10 heures. Les signataires du communiqué insistent sur le fait qu'il "ne s’agit donc pas d’une limitation du temps de formation par rapport à la situation antérieure. Au contraire".
Ce changement dans la formation des maîtres de stage a suscité une levée de boucliers du côté de plusieurs syndicats, enseignants et étudiants en médecine. En effet, l’Anemf, le Snemg, ReAGJIR, le CNGE, l’Isnar-IMG et MG France reprochent à ces textes de limiter drastiquement les possibilités de formation à la maîtrise de stage et de restreindre le champ de cette formation au strict minimum. "Rappelons que la prise en charge de ces actions de formation initiale s’impute sur l’enveloppe unique dédiée au financement de l’obligation de DPC des médecins. Ce budget est utilisé à plus de 95 % et ne permet qu’à moins de 40 % des médecins de participer à une action de formation continue ou d’évaluation des pratiques financée partiellement ou complètement par l’agence. Ce budget est très insuffisant, d’autant qu’il devra contribuer notablement au dispositif de certification périodique", estiment Avenir Spé-Le Bloc, la CSMF, la FMF, le SML et l'UFML-S. "Il ne saurait donc être question de grever de façon significative les sommes dévolues au DPC pour financer sans limite la formation continue des maitres de stage agréés. Cette formation continue des maitres de stages agréés relève davantage d’un complément de formation universitaire, comme l’encadrement d’une thèse, que du DPC à proprement parlé", jugent-ils. Pour les syndicalistes qui admettent que cette formation est nécessaire pour entretenir les compétences des maitres de stage universitaires agréés en France, "c’est à l’Etat d’y affecter les allocations complémentaires dédiées, qu’elles soient gérées par l’ANDPC ou par l’université, via le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche". Ils s’opposent donc "à toute modification de l’arrêté du 22 décembre 2021 qui contreviendrait aux décisions et à la mission de la section professionnelle en violant ses prérogatives réglementaires".
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